La Bourse de New York ouvre en hausse avant la décision de la Fed
La Bourse de New York a ouvert en hausse mercredi, avec l'espoir que le marché a déjà intégré l'essentiel de ce que va dévoiler, plus tard dans la journée, la banque centrale américaine (Fed), qui devrait relever sensiblement son principal taux directeur.
Vers 14H00 GMT, le Dow Jones gagnait 0,56%, l'indice Nasdaq, à forte composition technologique, prenait 0,32% et l'indice élargi S&P 500 avançait de 0,56%.
Ce démarrage dans le vert reflétait "une posture teintée d'espoir avant la décision de la Fed, avec la conviction que le marché a déjà intégré la volonté (de la banque centrale américaine) de restaurer sa crédibilité en matière de lutte contre l'inflation", selon Patrick O'Hare, de Briefing.com.
"Depuis le discours [du président de la Fed Jerome] Powell à Jackson Hole", fin août, "le marché se fait peur en anticipant la réunion d'aujourd'hui", rappelle Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.
Le S&P 500 a ainsi reculé de près de 8%, et le Nasdaq de quasiment 10%, en moins d'un mois.
Pour le gérant, plus que la décision sur le taux en lui-même, que le consensus voit remonter de 0,75 point de pourcentage, les investisseurs suivront surtout les projections pour les mois à venir et la tonalité du discours de Jerome Powell.
"Si la Fed montre qu'en 2025, les taux vont être encore restrictifs, c'est-à-dire au-dessus de 3%, les opérateurs de marché vont s'arracher les cheveux, parce que cela va leur enlever ce qui avait alimenté la hausse des marchés au mois de juillet, l'espoir que la Fed allait baisser les taux" dans un délai rapproché, explique le gérant.
"La Fed va nous dire à quel point ils sont encore agressifs et sur quelle longueur de temps", anticipe Gregori Volokhine.
Wall Street profitait aussi d'une stabilisation des taux obligataires, dont la récente remontée brutale a glacé les opérateurs et mis encore un peu plus sous pression les marchés d'actions.
Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans se contractait même légèrement, à 3,53%, contre 3,56% la veille. Le taux à 2 ans, très suivi ces derniers jours, était inchangé, à 3,96%.
Obnubilée par la Fed, la place new-yorkaise réagissait peu aux déclarations du président russe Vladimir Poutine, qui a annoncé la mobilisation partielle des réservistes et menacé d'utiliser l'arme nucléaire.
Ce développement profitait néanmoins aux valeurs du secteur de la défense, notamment Lockheed-Martin (+2,13%), Northrop Grumman (+3,01%) et General Dynamics (+2,34%).
Wall Street saluait la bonne surprise du géant agroalimentaire General Mills (+5,81% à 79,79 dollars), qui a publié un bénéfice net supérieur aux attentes et relevé ses prévisions pour l'ensemble de son exercice décalé 2023, qui s'achèvera fin mai.
"C'est bien qu'il y ait des compagnies un peu à contre-courant", a réagi Gregori Volokhine, après les avertissements sur résultats de FedEx jeudi et de Ford lundi.
Le groupe cosmétique Coty était aussi recherché (+5,33% à 8,20 dollars) après avoir dévoilé son plan stratégique qui prévoit le doublement des ventes de produits de soin à horizon 2025.
A court terme, l'entreprise new-yorkaise a relevé son objectif de croissance du chiffre d'affaires du premier trimestre de son exercice décalé 2023, qui s'achève fin septembre.
Dans le même secteur, Estée Lauder surfait sur un relèvement de recommandation de Goldman Sachs, qui voit les ventes du groupe accélérer en sortie de pandémie.
Le véhicule coté Digital World Acquisition Corp (DWAC), qui doit fusionner avec la société de médias de Donald Trump, reculait nettement (-4,90% à 17,70 dollars). Selon le Financial Times, des négociations sont en cours pour éviter le retrait de plusieurs fonds d'investissement qui s'étaient engagés à apporter environ un milliard de dollars à l'opération.
I.Servais--JdB