Journal De Bruxelles - Pizzas Buitoni: Nestlé France défend le processus de nettoyage dans son usine de Caudry

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Pizzas Buitoni: Nestlé France défend le processus de nettoyage dans son usine de Caudry
Pizzas Buitoni: Nestlé France défend le processus de nettoyage dans son usine de Caudry / Photo: FRANCOIS LO PRESTI - AFP/Archives

Pizzas Buitoni: Nestlé France défend le processus de nettoyage dans son usine de Caudry

Nestlé France a affirmé samedi que le temps consacré au nettoyage des lignes de production dans l'usine Buitoni de Caudry (Nord), au coeur d'un scandale sanitaire, n'avait pas varié depuis "l'internalisation du nettoyage" en 2015, réagissant à des déclarations de salariés diffusées par France Inter.

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"A l'issue de chaque cycle de production, les lignes sont intégralement arrêtées et nettoyées suivant un processus strict d'une durée de 4h45, comprenant une phase de nettoyage, puis de désinfection et enfin un rinçage à l'eau dont l'efficacité est contrôlée par des prélèvements microbiologiques systématiques dans différentes zones stratégiques du site", a déclaré à l'AFP un porte-parole du groupe.

Dans une enquête diffusée samedi sur France Inter, des salariés de l'usine de fabrication de pizzas de Caudry affirment que depuis 2015, le temps de production a pratiquement doublé tandis que le temps de nettoyage a drastiquement diminué, passant "de 8 heures à 4H45" par jour.

Si Nestlé ne conteste pas cette durée, il affirme que le temps effectif consacré au nettoyage n'a pas varié: avant 2015, un prestataire extérieur était chargé du nettoyage, effectué entre 23h et 5h, avec une équipe de cinq personnes; depuis l'internalisation, ce sont au moins dix personnes qui sont affectées au nettoyage, sur une durée inférieure, a-t-on expliqué.

Cette usine Buitoni de Caudry est au coeur d'un des pires scandales sanitaires des dernières années en France.

Le 18 mars, Nestlé avait fermé deux lignes de production. Le 1er avril, la préfecture du Nord interdit l'activité de l'usine de Caudry, après que les autorités sanitaires ont annoncé avoir établi un lien entre la consommation des pizzas Fraich'Up et plusieurs cas graves de contamination par la bactérie Escherichia coli.

Ces pizzas sont suspectées d'avoir provoqué la mort de deux enfants. Une information judiciaire a été ouverte notamment pour homicide involontaire et blessures involontaires, ainsi que mise sur le marché d'un produit dangereux pour la santé et mise en danger d'autrui.

Différentes inspections avaient signalé "la présence de rongeurs" et le "manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage" dans l'usine. En 2012 est relevée la présence de "moisissure" et de "rouille", en 2020 celle de "toiles d'araignées" au plafond de la boulangerie, un matériel "gras et huileux" ou encore de la saleté "accumulée" dans la gaine d'aération.

Des conditions d'hygiène jugées en "très nette dégradation" en mars 2022 lorsque les inspecteurs y retournent "dans le cadre de l'alerte" sanitaire officielle.

Des salariés ont affirmé à France Inter que l'internalisation du nettoyage, alors que la cadence de production s'accélérait, avait conduit à se concentrer sur le nettoyage de la ligne de production et des machines, au détriment du reste, "comme par exemple les murs et les plafonds".

Des employés ont aussi mis en cause la décision de ne fermer annuellement qu'une semaine au lieu de trois, affirmant que des silos à farine n'avaient pas été nettoyés depuis sept ans.

Sur ce point, sans se prononcer sur les silos, Nestlé France affirme que la durée de la fermeture annuelle est variable et n'est pas uniquement consacrée au nettoyage, mais aussi à la maintenance du site.

Si l'origine de la contamination reste inconnue à ce jour, le patron de Nestlé France Christophe Cornu avait déclaré mi-juillet mener "des investigations approfondies sur les farines utilisées sur la ligne Fraîch'Up", dans un entretien au Figaro.

Il avait alors présenté ses "excuses" aux familles des enfants touchés par des contaminations et annoncé la création d'un "fonds de soutien aux victimes".

R.Cornelis--JdB