La Bourse de Paris immobile avant la BCE et face à la crise énergétique
La Bourse de Paris a terminé stable (+0,02%) à la veille de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), les faibles perspectives de croissance et la crise énergétique occupant encore les esprits des investisseurs.
L'indice vedette CAC 40 a avancé de 1,31 point à 6.105,92 points dans un volume d'échanges moyen de 2,7 milliards d'euros. La veille, il avait timidement rebondi de 0,19%.
La cote parisienne a passé la plus grande partie de la séance dans le rouge avant de combler ses pertes en fin de journée.
Les marchés ont été soutenus par la baisse des taux d'intérêt sur le marché de la dette des Etats. Cela intervient après trois semaines de hausses marquées alors que les investisseurs ont dû se résoudre à l'idée que les Banques centrales sont déterminées à poursuivre leur resserrement monétaire pour lutter contre l'inflation.
Au cours de sa réunion attendu jeudi, la BCE devrait entériner une remontée de ses taux directeurs de 75 points de base, un mouvement rarissime par sa force pour sortir la zone euro d'une hausse des prix tout aussi extrême (9,1% sur un an en août).
"En terme de communication, le travail a été fait. Le message est qu'elle doit lutter contre l'inflation", juge Florian Allain, gérant actions chez Mandarine Gestion. La lutte contre la hausse des prix a les faveurs des responsables de l'Institution européenne, malgré les signes d'essoufflement de l'économie et les difficultés induites par les prix du gaz et de l'électricité.
Après un été en hausse, la Bourse de Paris est revenue proche de ses plus bas de l'année.
"Peu de gens veulent investir maintenant", estime M. Allain, avant que le ralentissement de l'activité ne se traduise dans les chiffres macro-économiques et les comptes des entreprises et à l'approche d'un hiver sous haute tension énergétique.
A la cote, les tensions énergétiques ont provoqué les plus fortes variations au sein du CAC 40. Engie a pris 4,93% à 12,72 euros, alors que Bruxelles a présenté mercredi ses pistes pour alléger les factures énergétiques des Européens, proposant de plafonner les revenus des producteurs d'électricité à base de nucléaire et de renouvelables. Mais le plafond "serait supérieur à celui initialement envisagé", explique M. Allain.
A l'inverse, TotalEnergies a chuté de 3,70% à 49,80 euros, entraîné par la nouvelle chute des cours du pétrole mercredi, le Brent passant sous les 90 dollars pour la première fois depuis février.
W.Dupont--JdB