Nucléaire: Elisabeth Borne met la pression sur EDF
Élisabeth Borne a demandé jeudi à EDF de tenir son calendrier de maintenance de réacteurs nucléaires pour éviter à la France de devoir redémarrer une centrale à charbon, face au risque de pénurie d'électricité cet hiver.
"Je compte vraiment sur EDF pour assurer son programme de redémarrage dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, et ça nous éviterait de devoir redémarrer une centrale à charbon", a déclaré la cheffe du gouvernement sur France Inter.
Seuls 24 des 56 réacteurs du parc nucléaire d'EDF sont actuellement en service, les autres étant à l'arrêt pour des opérations de maintenance programmées ou suite à des problèmes de corrosion qui n'étaient pas prévus.
Élisabeth Borne a également indiqué qu'elle comptait sur les Français et les entreprises pour faire des économies de consommation d'énergie afin de ne pas devoir recourir à des coupures de courant tournantes par quartiers, appelées délestages.
La Première ministre a répondu aux critiques lundi du PDG sortant d'EDF Jean-Bernard Lévy sur le manque d'anticipation du gouvernement pour former du personnel compétent dans le secteur nucléaire.
"On n'a pas dévié, depuis 2017 on demande à EDF de mettre en œuvre son programme de maintenance lourde, de recruter des compétences", a affirmé Mme Borne.
"Ce n'est pas parce qu'on a fermé deux réacteurs (à Fessenheim, NDLR) suite aux décisions prises sous le quinquennat de M. Hollande, qu'on n'a pas assuré EDF qu'il faudrait continuer à produire de l'énergie nucléaire", a-t-elle ajouté.
"Entretemps, on a acté qu'on allait construire des nouveaux réacteurs, mais sur le parc existant, c'est très clair, il n'y a jamais eu aucune ambiguïté. Évidemment, il faut prolonger ce parc, il faut assurer les opérations de maintenance nécessaires et recruter", a martelé la cheffe du gouvernement.
Élisabeth Borne a enfin confirmé que le recrutement du nouveau patron d'EDF était "en cours de finalisation", sans donner de date pour une annonce. Ce changement de tête intervient au moment où l’État a engagé la renationalisation à 100% du groupe.
R.Cornelis--JdB