L'Indien Gautam Adani devenu le troisième homme plus riche du monde
L'industriel indien Gautam Adani est devenu mardi la troisième personne la plus riche du monde, selon l'indice Bloomberg des milliardaires, marquant ainsi la première fois qu'un Asiatique se classe parmi les trois premiers.
Le milliardaire autodidacte a plus que doublé l'an dernier sa fortune à 137,4 milliards de dollars, le classant juste derrière Elon Musk et Jeff Bezos, dans l'indice Bloomberg, après un bond de 20 places.
M. Adani, 60 ans, a fait fortune dans les ports et le commerce des matières premières et dirige aujourd'hui le troisième plus grand conglomérat de l'Inde avec des intérêts allant de l'exploitation du charbon et des huiles comestibles aux aéroports et aux médias.
Le cours du groupe Adani Enterprises, dont le milliardaire détient 75%, a augmenté de plus de 2.400% depuis mars 2020 et a doublé de valeur ces six derniers mois.
L'envolée du cours des titres d'autres sociétés du groupe, comme Adani Transmission, Adani Power, Adani Ports et Adani Green Energy, a permis à la fortune de M. Adani de dépasser celle de son compatriote milliardaire Mukesh Ambani.
Né dans la ville d'Ahmedabad, dans l'État occidental du Gujarat, dans une famille de classe moyenne, M. Adani a abandonné ses études pour travailler brièvement dans l'industrie du diamant avant de lancer son entreprise d'exportation en 1988.
En 1995, M. Adani, qui se diversifiait, a remporté le contrat de construction et d'exploitation du port de commerce de Mundra, dans le Gujarat, devenu depuis le plus grand de l'Inde. Dans le même temps, M. Adani s'est lancé dans la production d'énergie thermique et l'extraction de charbon en Inde et à l'étranger.
Ces dernières années, le conglomérat a fait une incursion dans la pétrochimie, le ciment, les centres de données et le raffinage du cuivre, en plus de créer une entreprise d'énergie renouvelable aux objectifs ambitieux.
Avec des investissements récents dans les médias indiens et une offre pour la 5G cette année, son empire en expansion semblait en passe d'empiéter sur les platebandes de Reliance Industries de M. Ambani.
Mais CreditSights de Fitch Group, la semaine dernière, a averti que le groupe de M. Adani était "profondément surendetté".
"Dans le pire des cas, des plans de croissance trop ambitieux financés par la dette pourraient finir par se transformer en un piège d'endettement colossal, et par éventuellement se terminer en situation de détresse ou en défaut de paiement", jugeait le cabinet d'études dans une note.
O.M.Jacobs--JdB