Le géant immobilier chinois endetté Evergrande cherche à vendre son siège social à Hong Kong
Le promoteur immobilier chinois en difficulté Evergrande a trouvé un acheteur potentiel pour son siège social à Hong Kong, selon des rapports publiés jeudi, quelques jours avant l'annonce attendue des plans de restructuration de la société.
CK Asset Holdings, fondé par le milliardaire hongkongais Li Ka-shing, a déclaré avoir soumis une offre pour le bâtiment de 26 étages, actuellement évalué à 9 milliards de dollars hongkongais (1,07 milliard d'euros) selon les médias de Hong Kong.
Evergrande, l'ex-numéro un de l'immobilier en Chine, tente ces derniers mois de vendre des actifs et de réduire ses participations dans d'autres entreprises, après avoir accumulé des arriérés estimés à quelque 300 milliards de dollars.
Pour réduire l'endettement du secteur, Pékin a durci progressivement depuis 2020 les conditions d'accès au crédit pour les promoteurs, ce qui a tari les sources de financement des groupes déjà endettés.
Une vague de défauts de paiement a suivi, notamment celui du groupe Evergrande.
Jouant sa survie, l'ex-numéro un chinois de l'immobilier doit dévoiler dans les prochains jours les prémices d'un plan de restructuration.
En 2015, lorsque le groupe avait acquis son siège social pour 1,61 milliard de dollars, il s'agissait de l'opération la plus importante pour un immeuble de bureaux à Hong Kong en prix au mètre carré, selon le journal local South China Morning Post.
En octobre dernier, l'immeuble a été proposé au promoteur public chinois Yuexiu pour 1,7 milliard de dollars, mais l'acheteur s'est retiré en raison de préoccupations liées à l'endettement non résolu d'Evergrande.
Evergrande a renvoyé la semaine dernière son PDG et son directeur financier après une enquête interne sur les raisons pour lesquelles les banques ont saisi plus de 2 milliards de dollars de la branche de services immobiliers de la société.
La mauvaise santé financière du groupe pénalise par ricochet ses concurrents car les acheteurs se montrent de plus en plus réticents à investir dans la pierre.
Fragilisés, certains promoteurs peinent du coup à poursuivre leurs chantiers et à remettre en temps voulu des logements vendus avant leur construction.
En représailles, des propriétaires exaspérés refusent de payer des mensualités aux promoteurs, contribuant à aggraver la crise du secteur.
Les analystes estiment que si la crise s'étend au système financier chinois, le choc pourrait être ressenti bien au-delà de ses frontières.
Contacté par l'AFP, Evergrande n'était pas immédiatement disponible pour commenter.
O.Meyer--JdB