Huile de palme: l'autorisation d'exploiter la raffinerie TotalEnergies de La Mède confortée par la justice
Le tribunal administratif de Marseille a conforté mercredi l'autorisation d'exploitation de la raffinerie TotalEnergies de La Mède, près de Marseille, où est utilisée de l'huile de palme importée d'Asie.
Le tribunal "a considéré que l'arrêté préfectoral de la raffinerie de la Mède, se basant sur la nouvelle étude d'impact de TotalEnergies, était régularisé", ont déploré Greenpeace et France Nature Environnement Provence-Alpes-Côte d’Azur dans un communiqué.
Les deux associations requérantes estiment que cette décision ouvre "la porte à l'opacité des industriels sur leur méthode de calcul des émissions de gaz à effet de serre".
En avril 2021, la justice avait exigé que le groupe pétrolier revoit son étude d'impact sur l'utilisation d'huile de palme.
La nouvelle étude produite par TotalEnergies n'a ensuite pas satisfait les défenseurs de l'environnement, qui ont demandé que soit mesuré l'impact réel sur le climat de cette production d'agrocarburants.
A l'audience, le 30 juin, la rapporteure publique avait réclamé le rejet de cette nouvelle exigence, estimant au contraire que la nouvelle étude transmise par TotalEnergies avait permis d'améliorer le projet.
"Cette régularisation a donné beaucoup de travail à TotalEnergies et malgré toutes ces avancées, les associations requérantes n'ont pas lâché l'affaire et viennent dire que les huiles de remplacement sont tout aussi nocives que l'huile de palme", avait alors regretté l'avocat du groupe, Me Manuel Pennaforte.
Le géant de l'énergie a estimé mercredi auprès de l'AFP que "ce jugement permet à la bioraffinerie de poursuivre son exploitation avec une grande diversité de matières premières, aussi bien l'huile de colza que les déchets issus de l’économie circulaire (huiles de cuisson usagées, graisses animales)".
Car TotalEnergies s'est engagé à ne plus utiliser d'huile de palme sur aucun de ses sites dès 2023.
Ces huiles de remplacement, dont certaines sont importées, seront sans doute le prochain cheval de bataille des associations environnementales.
E.Janssens--JdB