Talents internationaux, formation coréenne: la K-pop à la conquête du monde
Des idoles indiennes aux auteurs-compositeurs suédois, l'industrie musicale sud-coréenne est aujourd'hui un foyer de talents internationaux, une stratégie qui porte ses fruits pour la K-pop, qui rêve de conquérir le monde.
Les groupes de K-pop comptent depuis longtemps des non-Coréens: Lisa de Blackpink est thaïlandaise, le Japon et la Chine sont bien représentés, et des chanteurs coréo-américains ont été en tête des hit-parades locaux.
Depuis que les mégastars comme Psy et BTS ont fait connaître la K-pop à un public international, les agences sud-coréennes recrutent plus loin.
Blackswan, le girls-band de DR Music, ne compte que deux Coréennes parmi ses six artistes, et a accueilli le mois dernier la première "idole" indienne du secteur, aux côtés de ses membres brésiliennes et sénégalaises.
Aux États-Unis, la chanteuse de K-pop coréenne-américaine, AleXa, a récemment remporté l'American Song Contest de NBC, la version américaine de l'Eurovision.
Sa formation à Séoul lui a permis de se distinguer, jeu d'acteur et cascades faisant partie intégrante de l'entraînement K-pop.
- Recherche de perfection -
ZB Label, qui fait partie du géant de l'industrie Zanybros et a produit des milliers de clips musicaux de K-pop, a signé avec AleXa parce qu'elle avait "tout ce qu'il faut" mais aussi pour son potentiel en tant que jeune Américaine d'origine coréenne pour séduire le fandom mondial croissant de la K-pop, explique Mme Foss.
"Je m'entraînais tous les jours de la semaine", raconte AleXa, qui étudie la danse depuis ses deux ans et a fait des années de "pom-pom girl", enfant, à Tulsa dans l'Oklahoma.
"J'avais des évaluations hebdomadaires", durant lesquelles les débutants se produisent devant le personnel de la compagnie, "c'est très important dans l'industrie de la K-pop", ajoute-elle.
Après "des mois et des mois et des mois" de travail, ses patrons ont décidé qu'elle était prête à "débuter" en tant que star à part entière.
Dans la machine K-pop, les débuts d'un artiste sont de la plus haute importance, et une attention méticuleuse est portée au style et à la mise en scène.
Les chansons d'AleXa sont écrites en Suède mais produites à Séoul, avec en tête un public américain mais des vues mondiales sur YouTube.
Les recruteurs de la K-pop se déploient partout dans le monde, organisant des auditions à Londres, Bangkok, Sydney ou Tokyo, tandis que les talents du monde entier affluent en Corée du Sud.
Iyanu Anderson, 24 ans, a découvert la K-pop à l'adolescence en Grande-Bretagne, où elle a étudié le coréen à l'université avant de s'installer à Séoul, où elle travaille désormais comme danseuse, actrice et mannequin.
"J'adorerais être formée", a déclaré Anderson, qui est apparue dans une publicité Samsung avec BTS et a figuré comme danseuse lors de leurs trois concerts de mars à Séoul.
"Mais pour débuter en tant qu'artiste, je ne suis pas sûre", avoue-t-elle à l'AFP, citant l'énorme pression, le contrôle et la charge de travail auxquels sont confrontées les idoles de la K-pop.
Même en tant que simple danseuse, dit-elle, "il y a une certaine pression" liée à la constante "recherche de la perfection".
"Parfois, nous tournons pendant des heures et des heures. Un seul détail ne convient pas, et c'est une toute nouvelle configuration", affirme-t-elle.
Selon Michelle Cho, professeure spécialisée dans l'Asie de l'Est à l'Université de Toronto, il est difficile pour les artistes étrangers de s'adapter à l'industrie de la K-pop.
Les managers de la K-pop "prêtent attention à l'esthétique et aux styles de la culture pop ou jeune dans de nombreux endroits différents", dit-elle.
S'ils parviennent à diversifier les castings et à former de nouveaux types de stars, "cela ne peut être qu'une bonne chose" pour le secteur et ses perspectives mondiales, estime-t-elle.
A.Martin--JdB