La Bourse de Paris retrouve un peu de bonne humeur grâce à la BCE, avant le verdict de la Fed
La Bourse de Paris rebondissait prudemment mercredi matin, se réjouissant de la tenue d'une réunion exceptionnelle de la Banque centrale européenne (BCE) qui redonnait du tonus aux valeurs bancaires avant une décision monétaire de la banque centrale américaine (Fed).
A 11H15, l'indice CAC 40 regagnait 0,81% à 5.998,08 points après six séances de recul.
"Certains investisseurs chassent les bonnes affaires après la chute récente des indices. Ils pourraient se dire que l'accélération de la normalisation monétaire de la Fed redoutée ce soir, soit une hausse des taux de 75 points de base, est désormais intégrée dans les cours", observe Franklin Pichard, directeur de Kiplink Finance.
Le comité monétaire de la Fed doit dévoiler l'ampleur de son tour de vis monétaire supplémentaire pour dompter l'inflation mercredi à 18H00 GMT, une décision qui sera suivie par une conférence de presse très attendue du patron de la Fed, Jerome Powell.
L'option d'un relèvement de 50 points de base n'a pas complètement disparu des radars mais l'hypothèse d'une hausse de 75 points a enflé ces derniers jours après la publication d'une accélération des prix à la consommation américaine en mai.
Autre catalyseur de marché, la Banque centrale européenne a annoncé mercredi matin une réunion exceptionnelle, une semaine après avoir annoncé un resserrement de sa politique monétaire pour combattre l'inflation qui s'est accompagné d'un écart accru des coûts d'emprunt entre les Etats de la zone euro.
L'imminence de cette réunion surprise détendait le marché de la dette souveraine en zone euro, ce qui soutenait le marché des actions. Le taux de l'emprunt italien à dix ans redescendait de plus de 20 points de base à 3,95% après avoir dépassé les 4% depuis le début de la semaine.
"La BCE semble voler un peu la vedette à la Fed aujourd'hui mais la banque centrale américaine reste l'événement majeur du marché", estime Neil Wilson, analyste chez markets.com.
Selon lui, la BCE devrait "se contenter de dire aux marchés qu'elle travaille à un nouvel outil/plan" face au risque d'une fragmentation financière en zone euro.
Les taux sur les dettes publiques des pays considérés comme fragiles ont ces derniers temps progressé beaucoup plus que les taux allemands et cet écart s'est accéléré après que la BCE a annoncé la semaine dernière son intention d'entamer en juillet un cycle de hausse de ses taux directeurs pour combattre l'inflation.
Les responsables de la BCE ont martelé à plusieurs reprises ces dernières semaines qu'ils étaient prêts à intervenir d'urgence si le risque de fragmentation sur le marché de la dette souveraine prenait de l'ampleur mais beaucoup d'observateurs ont déploré l'absence de solution concrète présentée par l'institution.
Côté valeurs, les financières reprenaient de l'élan après avoir beaucoup souffert en début de semaine: Axa montait de 2,93% à 23,06 euros, Crédit Agricole de 2,62%, BNP Paribas de 2,24% et Société Générale de 2,07% vers 11H13.
EDF prenait 1,86% à 8,31 euros. Une renationalisation d'EDF pour lui permettre de construire de nouveaux réacteurs nucléaires n'est pas encore décidée, mais elle "n'est pas exclue", a indiqué mardi la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
W.Lejeune--JdB