

La Bourse de Paris finit dans le rouge, entre tensions commerciales et BCE
La Bourse de Paris a terminé en recul jeudi, freinée par les tensions commerciales malgré une nouvelle baisse des taux annoncée par la Banque centrale européenne.
Le CAC 40 a perdu 0,60% à 7.285,86 points, en recul de 44,11 points. Mercredi, l'indice vedette de la Bourse française avait terminé à l'équilibre, cédant 0,07% à 7.329,97 points.
Sur l'ensemble de la semaine, l'indice gagne toutefois 2,55%. Les marchés seront fermés vendredi et lundi, pour cause de week-end de Pâques.
"Le manque de visibilité est extrêmement fort", explique à l'AFP Jeanne Asseraf-Biton, directrice recherche et stratégie chez BFT.
Pékin et Washington continuent de se renvoyer la balle sur les droits de douane, alimentant l'incertitude sur l'issue d'une guerre commerciale qui devrait provoquer un recul des échanges mondiaux et une hausse de l'inflation aux Etats-Unis.
Dans ce contexte, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé ses taux jeudi pour la sixième fois d'affilée, espérant contrer l'effet des tensions commerciales qui menacent la croissance en zone euro. Le taux de dépôt, qui fait référence, a été abaissé de 25 points de base, à 2,25%.
"Les marchés ne peuvent pas s'enthousiasmer sur une baisse des taux qui était attendue, alors que les tensions commerciales actuelles provoquent un manque de visibilité sur l'évolution future de l'activité", tranche Jeanne Asseraf-Biton.
La décision de la BCE "traduit une inclinaison à la prudence", explique Madison Faller, de J.P. Morgan Private Bank.
Cet abaissement a fait logiquement reculer les taux d'intérêt souverains des Etats européens. Le rendement de l'emprunt à dix ans français a atteint 3,23% , contre 3,26% la veille. Son équivalent allemand, référence en Europe, reculait à 2,47%, contre 2,50% mardi.
Outre-Atlantique, la politique monétaire est également un point d'attention majeure des marchés. Donald Trump s'en est pris jeudi au président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell, qu'il a jugé "trop lent" à baisser les taux d'intérêt de l'institution.
Le dirigeant aurait "dû baisser les taux d'intérêt depuis longtemps déjà, comme la BCE", a estimé le président américain, en encourageant M. Powell à "le faire maintenant".
"Il est plus que temps que le mandat de Powell se termine", a encore écrit M. Trump sur sa plateforme Truth Social, alors que le second mandat du dirigeant doit s'achever en mai 2026.
Hermès et LVMH au coude-à-coude
Le groupe de luxe français Hermès et le géant français du luxe LVMH sont au coude-à-coude pour la place de première capitalisation boursière du CAC 40, mais aussi de société de luxe la plus valorisée au monde.
Mardi, après la clôture de la Bourse de Paris, Hermès avait ravi la tête du CAC 40 à son rival LVMH, ainsi que la place de troisième capitalisation boursière européenne derrière l'éditeur allemand de logiciels SAP et le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk.
Un retournement de courte durée: jeudi, LVMH (+0,08% à 485,60 euros), numéro un mondial du secteur en termes de chiffre d'affaires, a retrouvé son trône.
La valorisation d'Hermès a atteint en clôture de la Bourse de Paris environ 241,4 milliards d'euros, contre 242,5 milliards d'euros pour LVMH, selon les calculs de l'AFP.
Le titre Hermès (-3,22% à 2.287 euros) a reculé après avoir annoncé jeudi une augmentation de ses prix aux Etats-Unis pour compenser les 10% de droits de douane américains, en parallèle de la publication de résultats au premier trimestre en dessous des attentes du marché.
O.Meyer--JdB