Journal De Bruxelles - A Kryvyï Rig, la douleur d'une famille orpheline de son enfant tué dans une frappe russe

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A Kryvyï Rig, la douleur d'une famille orpheline de son enfant tué dans une frappe russe
A Kryvyï Rig, la douleur d'une famille orpheline de son enfant tué dans une frappe russe / Photo: STRINGER - AFP

A Kryvyï Rig, la douleur d'une famille orpheline de son enfant tué dans une frappe russe

Autour du cercueil de Guerman Tripolets, un petit Ukrainien de neuf ans, c'est toute une famille qui s'est réunie lundi, dévastée par la disparition de cet "enfant en or", tué vendredi dans une frappe russe dans le centre de l'Ukraine.

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Cet écolier jouait dehors, à l'extérieur du domicile familial, quand un missile russe a fait un carnage: 20 morts, dont neuf enfants, et plusieurs dizaines de blessés, selon les autorités locales.

En quelques secondes, en ce vendredi de début de printemps, tout a basculé à Kryvyï Rig, une cité industrielle de plus d'un demi million d'habitants avant la guerre, située à environ 80 kilomètres de la ligne de front.

"Tout s'est passé si vite, littéralement une minute (entre) l'alerte aérienne et l'explosion", raconte à l'AFP Iryna, la tante du petit garçon.

De la fenêtre de son appartement, Inna, la marraine du petit Guerman, comprend rapidement.

"Son père s'est mis à courir", se souvient-elle. Avant d'entendre ses cris de désespoir face au corps inerte du garçon.

"Nous n'avons même pas eu le temps de l'appeler" pour se mettre à l'abri, se désole-t-elle.

Des photos diffusées par les secours ukrainiens avaient montré vendredi plusieurs personnes tuées, dont l'une est étendue devant des balançoires sur une aire de jeux pour enfants. Depuis, de nombreuses fleurs et des peluches ont été déposées sur les lieux, à quelques mètres des immeubles d'habitation également endommagés.

Ilona, la grande soeur de Guerman, qui a une vingtaine d'années de plus, s'est elle aussi précipitée sur les lieux de l'attaque quelques secondes après l'explosion.

"Ma mère a regardé par la fenêtre et m'a demandé ce qui se passait. (...) Je ne savais pas comment lui dire", dit-elle.

- "Il aimait tellement la vie" -

A l'hôpital, les médecins annoncent à la famille que les blessures de Guerman sont trop importantes pour qu'il puisse survivre.

A neuf ans, voilà une nouvelle vie arrachée dans cette guerre qui a fait, au bas mot, plusieurs dizaines de milliers de morts, civils et militaires dans les deux camps. Le bilan exact n'est pas connu, les autorités ukrainiennes et russes restant discrètes sur leurs pertes, mais il pourrait être le pire en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale il y a 80 ans.

Lundi, la famille et des proches du petit Guerman se ont ainsi réunis dans une église de Kryvyi Rig, pour lui rendre un dernier hommage. Les visages sont tristes, les larmes coulent.

"C'était un enfant en or", "un amour", se souvient Inna, la marraine. "Il aimait tellement la vie. Il disait souvent: +Maman, papa, j'aime tellement cette vie!+"

Avec son père, "ils allaient à la pêche", dit-elle.

Sa soeur, Ilona, décrit pour sa part un enfant "tellement aimé. Il n'était pas gâté, mais il était tellement cool".

A la suite de l'attaque russe, le président Volodymyr Zelensky a dénoncé un acte montrant que Moscou "ne veut pas de cessez-le-feu".

"Le missile a touché une zone près de bâtiments résidentiels, un terrain de jeu, des rues ordinaires", a-t-il décrit dans son allocution quotidienne publiée sur les réseaux.

Dans sa bouche, une colère froide: "Ceux qui peuvent faire ce genre de choses ne sont pas humains et sont des salauds".

Le Kremlin, comme à son habitude depuis trois ans, a démenti avoir visé des "infrastructures" civiles lors de cette nouvelle attaque meurtrière.

A Kryvyï Rig, Ilona, elle, pleure à chaudes larmes son petit frère: "Je l'adore, c'est notre ange".

"Il nous a donné près de dix années de bonheur avant de nous quitter".

Y.Simon--JdB