

Droits de douane et guerre à Gaza au menu de la visite de Netanyahu à Washington
Déjà reçu début février par Donald Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est de retour à Washington lundi, pour parler de la guerre à Gaza et de l'Iran mais aussi se défendre contre l'offensive commerciale du président américain.
Lors de la première visite du dirigeant israélien, Donald Trump avait stupéfié en exposant son projet de prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis, prélude selon lui à un vaste développement immobilier et économique du territoire palestinien.
Cette fois, le monde est sous le choc de l'annonce la semaine dernière de droits de douane parfois exorbitants contre les partenaires commerciaux des Etats-Unis, qui ont fait sombrer les places boursières internationales.
Benjamin Netanyahu est le premier dirigeant étranger reçu à la Maison Blanche depuis le lancement de cette offensive protectionniste, qui n'épargne pas Israël.
"Je pense que cela reflète la relation personnelle spéciale et le lien unique entre les Etats-Unis et Israël, qui est si vital en ce moment", a-t-il déclaré avant son arrivée.
Il doit arriver à 13h00 locales à la Maison Blanche (17h00 GMT), avoir une réunion bilatérale puis donner une conférence de presse avec Donald Trump à 14h30 (18h30 GMT).
Le Premier ministre israélien, dont le pays est le plus proche allié des Etats-Unis au Moyen-Orient, tentera de persuader Donald Trump d'exempter Israël ou au moins de réduire les droits de douane, s'élevant à 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.
- Déficit commercial -
Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en prenant des mesures préventives mardi, à la veille de l'annonce de Donald Trump, et en levant la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.
Mais le président américain a maintenu ses droits de douane, affirmant que les Etats-Unis accusaient un déficit commercial important avec Israël, l'un des principaux bénéficiaires de l'aide militaire américaine.
Ce voyage à Washington est "également un moyen pour Netanyahu de jouer le jeu et de montrer à Trump qu'Israël le suit", estime Yannay Spitzer, professeur d'économie à l'Université hébraïque de Jérusalem.
"Je ne serais pas surpris si des concessions envers Israël étaient annoncées (...) et cela servirait d'exemple pour d'autres pays", a-t-il ajouté.
Benjamin Netanyahu évoquera également la guerre dans la bande de Gaza, les otages israéliens retenus dans ce territoire palestinien et la "menace iranienne" grandissante, a indiqué son bureau.
Israël a repris le 18 mars son offensive à Gaza, après une trêve de deux mois avec le Hamas négociée par l'intermédiaire des Etats-Unis, du Qatar et de l'Egypte.
Depuis cette date, plus de 1.330 personnes ont été tuées lors des opérations aériennes et terrestres israéliennes, selon le ministère de la Santé du Hamas.
- Dialogue "direct" avec l'Iran -
Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du mouvement islamiste contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre, 58 sont toujours otages dans le territoire palestinien, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.
Donald Trump n'a pas reparlé récemment de son projet d'annexion de la bande de Gaza, vivement critiqué par les pays arabes et nombre de puissances étrangères, mais a multiplié les menaces contre le Hamas, ainsi que les appels à libérer les derniers otages et les messages de soutien à Israël.
Le président français, Emmanuel Macron, a affirmé lundi lors d'une visite en Egypte qu'il s'opposait "fermement aux déplacements de populations et à toute annexion de Gaza comme de la Cisjordanie".
Le gouvernement allemand a lui appelé à une enquête "de toute urgence" sur la mort de secouristes et travailleurs humanitaires à Gaza après des tirs israéliens sur leurs ambulances.
S'agissant de l'Iran, le président républicain plaide désormais pour des "négociations directes" avec Téhéran sur un nouvel accord visant à limiter le programme nucléaire iranien, tout en menaçant le pays de le bombarder en cas d'échec de la voie diplomatique.
Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a rejeté tout dialogue direct avec les Etats-Unis, estimant que cela n'aurait "aucun sens".
W.Wouters--JdB