Journal De Bruxelles - Retraites: la CFDT acte un "contrat rompu" et veut revoir les règles du conclave

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Retraites: la CFDT acte un "contrat rompu" et veut revoir les règles du conclave
Retraites: la CFDT acte un "contrat rompu" et veut revoir les règles du conclave / Photo: Bertrand GUAY - AFP/Archives

Retraites: la CFDT acte un "contrat rompu" et veut revoir les règles du conclave

Continuer à débattre des retraites, même si l'option d'un retour à 62 ans a été écartée par Matignon ? La CFDT veut rester à table mais en redéfinissant les "règles" et les sujets du "conclave" quand la CGT pourrait, après FO, claquer la porte mercredi.

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Face à un Premier ministre qui a "rompu le contrat", "change les règles du jeu", et "ne voit pas où est le problème", la CFDT "ira" jeudi à la prochaine séance de négociations pour "dire on arrête le conclave retraites tel qu'il existe là, tel qu'il a démarré".

Sa numéro un Marylise Léon, offensive mercredi matin sur BFMTV/RMC au lendemain d'une rencontre avec François Bayrou à Matignon, a précisé qu'elle "s'affranchit" désormais "de la lettre de cadrage" du gouvernement et entend négocier "avec ceux qui ont envie vraiment de travailler" pour ouvrir "un autre" conclave.

"On a un gouvernement qui change les règles du jeu, des organisations qui décident de partir et un patronat qui reste mais qui boude dans son coin et qui ne fait aucune proposition", a déploré la responsable du premier syndicat français, avec le sentiment d'être "un peu la seule adulte dans la pièce".

"Nous, on veut discuter de l'âge, l'âge de départ. C'est le cœur du réacteur. C'est la raison pour laquelle on s'est mobilisés et pour laquelle on a souhaité reprendre le fil des discussions", a-t-elle souligné, sans exiger pour autant un retour à 62 ans pour tous les travailleurs.

En réponse, l'entourage de François Bayrou a fait savoir qu'il "continue à souhaiter que sorte de cette discussion un accord de progrès et d'équilibre financier" et "salue la volonté des partenaires sociaux de poursuivre la discussion sur des sujets aussi essentiels".

Le Premier ministre "leur a donné la main parce qu'il croit au dialogue social. Depuis le début, ils fixent l'ordre du jour, il est normal qu'ils continuent", selon son entourage.

- "Jouer à cache-cache" -

Le chef du gouvernement a confirmé mardi à l'Assemblée nationale qu'il ne jugeait "pas possible" d'abroger la mesure phare de la réforme des retraites de 2023, qui décale progressivement l'âge de départ à 64 ans.

Force ouvrière avait claqué la porte dès la première séance le 27 février, jugeant que la concertation tournait à la "mascarade" après l'exigence de François Bayrou de rétablir l'équilibre financier du système de retraites en 2030, demandant de trouver 6,6 milliards d'économies supplémentaires par rapport à ce qui avait été demandé aux partenaires sociaux en janvier.

Face au refus d'envisager un retour aux 62 ans, la direction de la CGT propose à ses instances de quitter également les négociations. Le syndicat estime que "ce durcissement des positions, sur injonction du Medef, est inacceptable et verrouille le cadre des concertations".

La décision pourrait être officialisée mercredi en fin de journée après consultation du Comité confédéral national, le "parlement" de la CGT. Le syndicat boycotte déjà les discussions sur les retraites des fonctionnaires mercredi, comme FO et Solidaires.

Sur des positions diamétralement opposées à celles des syndicats, la plus petite des trois organisations patronales, l'U2P (artisans, commerçants et professions libérales) a aussi quitté le "conclave" mardi, qualifiant ces négociations de "jeu de dupes".

Cette organisation estime que l'équilibre du régime des retraites "imposera de repousser l'âge légal de départ au-delà de 64 ans", sauf pour les métiers difficiles.

Le Medef, première organisation patronale, a dit mercredi par la voix de son président Patrick Martin vouloir "laisser sa chance" à la discussion et continuer à y participer, à condition que chacun cesse de "jouer à cache-cache" et "abatte ses cartes".

Mais il a aussi estimé que" tous les partenaires sociaux, les politiques a fortiori, doivent prendre en compte cette situation des finances publiques qui devient critique".

A.Martin--JdB