Journal De Bruxelles - Des négociateurs israéliens en Egypte pour discuter des otages retenus à Gaza

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Des négociateurs israéliens en Egypte pour discuter des otages retenus à Gaza
Des négociateurs israéliens en Egypte pour discuter des otages retenus à Gaza / Photo: Omar AL-QATTAA - AFP

Des négociateurs israéliens en Egypte pour discuter des otages retenus à Gaza

Israël a annoncé dimanche avoir envoyé des négociateurs en Egypte pour discuter avec les médiateurs égyptiens de la question des otages retenus dans la bande de Gaza, au moment où de profondes divergences avec le Hamas mettent en péril le cessez-le-feu.

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Arraché par les pays médiateurs - Qatar, Egypte, Etats-Unis - l'accord de trêve est entré en vigueur le 19 janvier, après quinze mois de guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.

Des discussions indirectes pour avancer vers un cessez-le-feu permanent avaient commencé mardi à Doha, avant que les deux délégations ne quittent le Qatar vendredi.

Dimanche, le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé qu'une équipe de négociateurs s'était rendue au Caire pour discuter avec "des hauts responsables égyptiens de la question des otages".

Une délégation du Hamas dirigée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef, a pour sa part quitté dimanche Le Caire pour Doha, qui abrite le bureau politique du mouvement, selon une source palestinienne proche des négociations.

Samedi, M. Netanyahu avait "donné instruction" à ses négociateurs "de se préparer à la poursuite des discussions", selon son bureau, afin d'obtenir "la libération immédiate de onze otages vivants et de la moitié des otages morts".

Le bureau du Premier ministre avait précisé que ces discussions auraient lieu sur la base d'une proposition de l'émissaire américain Steve Witkoff, qui a participé aux négociations à Doha.

Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du 7 octobre 2023, il reste 58 otages retenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l'armée israélienne.

- Divergences -

M. Witkoff, interrogé sur CNN dimanche, a souligné que sa proposition comprenait le retour de cinq otages vivants, dont le soldat israélo-américain Edan Alexander, en échange de la libération "d'un nombre important de prisonniers palestiniens" détenus par Israël.

"Je pensais que la proposition était convaincante", a-t-il dit, ajoutant que les Israéliens en avaient été informés au préalable.

Mais la réponse du Hamas a été "totalement inacceptable", a poursuivi M. Witkoff. "Il y a une opportunité pour (le Hamas), mais elle va vite se refermer", a-t-il mis en garde.

Le Hamas avait indiqué vendredi être prêt à libérer Edan Alexander et à rendre les corps de quatre autres Israélo-Américains en échange de détenus palestiniens.

Durant la première phase de la trêve, le Hamas a rendu 33 otages, dont huit morts, et Israël a libéré environ 1.800 détenus palestiniens.

Le Hamas réclame à présent de passer aux négociations sur la deuxième phase, qui prévoit selon lui un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l'aide humanitaire et la libération des derniers otages.

Israël souhaite une extension de la première phase jusqu'à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la "démilitarisation totale" du territoire et le départ du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

- "Forcés de parvenir à un accord" -

Mohammed Hallas, qui habite sous une tente avec sa famille à Choujaïya, dans le nord de Gaza, croit toujours à une trêve permanente grâce à la pression des Etats-Unis.

"Le Hamas et Israël seront forcés de parvenir à un accord car (le président américain Donald) Trump ne veut pas de guerre et veut la libération" des otages, a dit à l'AFP cet architecte de 41 ans.

"La solution la plus rapide pour le Hamas est de libérer les prisonniers" qui sont "une monnaie d'échange", a-t-il ajouté. En attendant, "la situation est catastrophique et s'aggrave de jour en jour".

L'attaque du 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.

En riposte, Israël a lancé une offensive à Gaza qui a fait au moins 48.572 morts, majoritairement des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Malgré la trêve, l'armée israélienne mène régulièrement des frappes sur la bande de Gaza.

L'armée a annoncé dimanche avoir mené une frappe aérienne dans la zone de Netzarim (centre), tuant un "terroriste" qui selon elle "tentait d'enfouir des engins explosifs dans le sol à proximité des soldats" israéliens.

Samedi, des frappes à Beit Lahia (nord) ont fait neuf morts, dont quatre journalistes palestiniens, selon la Défense civile de Gaza, le plus lourd bilan sur un même site depuis le 19 janvier.

Le Hamas a dénoncé "une violation flagrante du cessez-le-feu".

L'armée a confirmé deux frappes à Beit Lahia, contre "deux terroristes opérant un drone" et un véhicule transportant "d'autres terroristes venus récupérer" le drone.

P.Claes--JdB