Journal De Bruxelles - Chine: les prix à la consommation chutent en février, une première en un an

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Chine: les prix à la consommation chutent en février, une première en un an
Chine: les prix à la consommation chutent en février, une première en un an / Photo: STR - AFP

Chine: les prix à la consommation chutent en février, une première en un an

Les prix à la consommation en Chine ont chuté en février, une première en un an, au moment où Pékin cherche à relancer la deuxième économie mondiale et est engagée dans un bras de fer commercial avec les Etats-Unis de Donald Trump.

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Les dépenses des consommateurs chinois témoignent d'une certaine morosité depuis la fin de la pandémie de Covid-19, agitant le spectre d'une spirale déflationniste.

L'indice des prix à la consommation, un indicateur clé de l'inflation, a atteint -0,7% sur un an en février, selon des données diffusées dimanche par le Bureau national des statistiques (BNS).

Il s'agit de la première chute des prix à la consommation depuis janvier 2024, lorsque ceux-ci avaient reculé de 0,8% sur un an, leur plus forte contraction en 14 ans.

Ce baromètre de la vitalité de la consommation des ménages et de l'activité économique témoigne d'un recul plus important que celui anticipé par les économistes sondés par l'agence Bloomberg (-0,4%).

En janvier, l'indice était resté positif et avait même atteint un niveau inédit en plusieurs mois, à 0,5%, sous l'effet des dépenses du Nouvel An lunaire.

La deuxième économie mondiale fait face à une crise persistante du secteur immobilier qui entame la confiance des acteurs économiques, ce qui entrave les dépenses des ménages, plombe la consommation et les investissements, entretenant le spectre de la déflation.

- "Pression déflationniste" -

La Chine avait plongé en déflation durant quatre mois à partir de la fin 2023.

La déflation est l'opposé de l'inflation. Elle correspond à la baisse des prix des biens et des services, synonyme d'une économie qui tourne au ralenti.

Autre signe, parmi d'autres, de la morosité de la consommation intérieure: les importations ont chuté de 8,4% en janvier et février par rapport à l'an passé, ont annoncé les douanes chinoises vendredi.

Dans ce contexte, mercredi, à l'occasion du grand événement politique annuel des "Deux Sessions", Pékin s'est engagé à remédier "au plus vite à la faiblesse de la demande intérieure, en particulier celle de la consommation des ménages".

Objectif: "que cette demande intérieure devienne la force motrice et le point d'ancrage de la croissance", d'après un rapport gouvernemental.

Ces derniers mois, le gouvernement a déjà annoncé des baisses de taux d'intérêt, des assouplissements de restrictions sur l'achat de logements, ou encore un relèvement du plafond de la dette des gouvernements locaux.

Le Premier ministre Li Qiang a aussi annoncé mercredi un objectif de croissance ambitieux "d'environ 5%" en 2025 et une hausse de son déficit budgétaire.

Pour ajouter à la pression pesant sur l'économie chinoise, Donald Trump, revenu à la Maison Blanche en janvier, a décidé d'imposer des droits de douane supplémentaires aux produits chinois entrant en territoire américain.

Les dernières mesures de représailles décidées par Pékin, des droits de douane portant sur des produits agricoles américains comme le maïs et le poulet, doivent entrer en vigueur lundi.

Les taxes décidées par Washington pourraient porter un coup sévère aux exportations chinoises, qui ont largement contribué à la croissance chinoise l'an dernier. Celles-ci ont déjà ralenti en janvier et février à un niveau plus marqué que prévu, à 2,3% sur un an, contre 10,7% en décembre.

"L'économie chinoise fait encore face à une pression déflationniste", observe Zhiwei Zhang, président et économiste en chef chez Pinpoint Asset Management.

"Comme les exportations sont confrontées à un risque de diminution en raison de la guerre commerciale qui se dessine, la politique fiscale doit devenir plus proactive", estime-t-il, ajoutant que la "demande intérieure reste faible".

J.F.Rauw--JdB