Journal De Bruxelles - Incertitudes quant à l'état d'un robot américain s'étant posé près du pôle sud de la Lune

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Incertitudes quant à l'état d'un robot américain s'étant posé près du pôle sud de la Lune
Incertitudes quant à l'état d'un robot américain s'étant posé près du pôle sud de la Lune / Photo: HANDOUT - Intuitive Machines, LLC/AFP

Incertitudes quant à l'état d'un robot américain s'étant posé près du pôle sud de la Lune

L'entreprise américaine Intuitive Machines a annoncé avoir réussi à faire alunir jeudi une sonde nommée Athena près du pôle sud de la Lune, mais ne pas être en mesure pour l'instant de dire si elle est indemne et opérationnelle.

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"Nous pouvons confirmer qu'Athena est sur la surface de la Lune", a fini par annoncer Josh Marshall, un responsable de l'entreprise, environ 20 minutes après l'heure attendue de l'alunissage.

"Nous nous efforçons de déterminer l'orientation de l'appareil", a-t-il poursuivi lors d'une retransmission vidéo qui a ensuite été coupée.

Haute de plus de quatre mètres, Athena transporte des instruments de la Nasa. Elle devait se poser de manière autonome sur la surface lunaire autour de 17H32 GMT. Mais les équipes du centre de commandement ont semblé rencontrer des difficultés de communication avec l'appareil, les empêchant de déterminer s'il avait aluni correctement.

"On dirait qu'on s'est posé, mais il faut évaluer la situation", a ainsi lancé Tim Crain, à la tête du centre de commandement, quelques minutes avant l'annonce de M. Marshall.

L'an passé, Intuitive Machines avait déjà réussi à poser un engin sur la Lune, devenant la première société privée à réussir une telle prouesse. Avant elle, seule une poignée de pays, à commencer par l'Union soviétique en 1966, y étaient parvenus.

Sa première sonde s'est toutefois retrouvée inclinée et abîmées sur la surface lunaire après une descente mouvementée.

- Futures missions humaines -

Les manoeuvres d'alunissage sont extrêmement complexes, en raison notamment de l'absence d'atmosphère, qui rend les parachutes inopérants.

Dimanche, une autre entreprise texane, Firefly Aerospace, avait réussi cette opération en faisant alunir avec succès sa sonde Blue Ghost, également envoyée pour le compte de la Nasa.

L'agence spatiale américaine a choisi il y a plusieurs années de charger le secteur privé de l'envoi de matériel et de technologies sur la Lune afin de faire baisser le coût des missions et d'accélérer leur cadence.

Athena transporte plusieurs instruments scientifiques destinés notamment à forer le sol à la recherche d'eau et d'autres ressources.

Elle transporte également un petit robot nommé Grace -- en l'honneur de la mathématicienne américaine Grace Hopper -- capable de bondir et ainsi d'explorer des zones difficiles d'accès.

Un autre engin doit tester la mise en place d'un réseau cellulaire 4G. Autant d'expériences destinées à approfondir les connaissances scientifiques et à préparer le terrain pour de futures missions humaines, dans le cadre d'Artémis, le programme phare de la Nasa.

- Ambitions spatiales -

La sonde Athena visait un alunissage sur un terrain montagneux, à environ 160 kilomètres du pôle sud de la Lune, objet de nombreuses convoitises car on y trouve de l'eau sous forme de glace. En 2023, la sonde indienne Chandrayaan-3 était devenue la première au monde à alunir dans cette région.

Si la sonde a aluni correctement et est opérationnelle, plusieurs expériences et démonstrations technologiques seront menées "pendant environ dix jours avant que la nuit lunaire ne s'installe sur le pôle sud de la Lune, rendant Athena inutilisable", a précisé l'entreprise.

Cette nouvelle tentative américaine survient au moment où les incertitudes autour du programme Artémis ne cessent de croître du fait du scepticisme manifesté par le président Donald Trump sur l'utilité de repasser par la Lune avant d'aller sur Mars.

Le républicain a répété mardi soir au Congrès sa volonté de planter le drapeau américain sur la planète rouge.

Le programme Artémis, victime de retards et de complications, a pour objectif d'établir une présence humaine durable sur la Lune, alors que d'autres pays, à commencer par la Chine, grande puissance rivale des Etats-Unis, ambitionnent également d'y envoyer des hommes et d'y construire une base dans les prochaines années ou décennies.

R.Verbruggen--JdB