Journal De Bruxelles - Altice France ouvre un "nouveau chapitre" avec un accord pour réduire sa dette

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Altice France ouvre un "nouveau chapitre" avec un accord pour réduire sa dette
Altice France ouvre un "nouveau chapitre" avec un accord pour réduire sa dette / Photo: ERIC PIERMONT - AFP

Altice France ouvre un "nouveau chapitre" avec un accord pour réduire sa dette

Le bras de fer engagé avec les créanciers s'achève: Altice France, maison mère de l'opérateur SFR, a officialisé mercredi la conclusion d'un accord pour alléger sa lourde dette, en échange d'une partie de son capital.

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L'endettement du groupe, qui atteignait 23,7 milliards d'euros au troisième trimestre 2024 et planait comme une menace permanente sur l'avenir de l'entreprise fondée par Patrick Drahi, sera substantiellement diminué.

Grâce à cet accord trouvé avec des créanciers représentant plus de la moitié de la dette, Altice France verra celle-ci réduite de 8,6 milliards d'euros et elle atteindra ainsi 15,5 milliards d'euros.

En contrepartie, 45% des parts du groupe seront transmis aux créanciers signataires, qui recevront aussi 1,6 milliard d'euros en cash. Patrick Drahi restera donc son principal actionnaire.

"Il s'agit (...) avant tout d'un refinancement sans impact sur l'activité de notre groupe et de nos filiales, nos orientations stratégiques, notre organisation et nos effectifs", a assuré le directeur général d'Altice France, Arthur Dreyfuss, dans un mail envoyé aux salariés du groupe et transmis à l'AFP.

Avant la mise en œuvre de l'accord, prévue d'ici la fin de l'année, le groupe a appelé les autres créanciers à se joindre à la transaction.

"Notre entreprise est en passe d'ouvrir un nouveau chapitre de son histoire et retrouverait ainsi la sérénité et la capacité de poursuivre son développement", a fait valoir Arthur Dreyfuss.

- Multiples cessions -

Il ambitionne même de faire baisser son endettement à 13 milliards d'euros, grâce à la "vente d'actifs non stratégiques", selon un communiqué publié par Altice, qui n'a pas donné davantage de détails sur les entités concernées.

Le groupe a déjà entamé une cure d'amaigrissement en 2024: la cession majeure, et très symbolique, s'est déroulée à l'été avec le passage de la filiale Altice Media, qui incluait BFM et RMC, dans le giron de l'armateur CMA-CGM du milliardaire Rodolphe Saadé.

A la même période, Altice France a aussi vendu ses centres de données, ainsi que ses parts dans La Poste Mobile, tandis que les autres filiales du groupe à l'étranger procédaient à des cessions.

Le groupe de Patrick Drahi, qui n'est plus coté en Bourse depuis 2021, a également connu un scandale de corruption impliquant l'ex-dirigeant de sa filiale portugaise et co-fondateur du groupe.

Mais, pour Arthur Dreyfuss, l'accord trouvé devrait permettre d'engager le groupe vers un avenir plus serein.

Selon lui, le ratio de son niveau de dette comparé à son résultat brut d'exploitation (Ebitda) devrait ainsi être ramené à 4, contre 6,6 actuellement, ce qui ferait d'Altice France "une entreprise classique du secteur en termes d'endettement moyen" et correspond à l'objectif fixé en mars 2024.

Pour assurer son avenir, SFR devra toutefois "redevenir l'opérateur préféré des Français", a indiqué M. Dreyfuss.

L'opérateur, qui a pâti en 2024 d'une reprise de la guerre commerciale sur un marché français des télécoms très concurrentiel, avait ainsi vu son nombre d'abonnés descendre sous la barre symbolique des 20 millions.

F.Dubois--JdB