Le nouveau PDG d'Atos Philippe Salle prend ses fonctions
Nommé en octobre, le nouveau PDG du groupe informatique Atos, Philippe Salle, entre effectivement en fonctions lundi, après le début de son mandat samedi.
Le nouveau PDG, qui ne s'est pas encore exprimé sur sa vision stratégique, devra tenter de redresser un groupe en difficulté, après une restructuration financière qui s'est achevée en décembre.
A l'issue d'une assemblée générale des actionnaires vendredi, Atos a indiqué que l'arrivée de M. Salle en tant que PDG avait été largement validée par un vote. Il occupait déjà les fonctions de président du conseil d'administration depuis sa nomination mi-octobre.
Une étape qui acte le départ de Jean-Pierre Mustier, ancien président devenu directeur général de l'entreprise après la démission de Paul Saleh à l'été 2024.
Passé par la direction de plusieurs grands groupe - dont Foncia, Elior Group et Altran - Philippe Salle, qui s'est dit "conscient des défis" qui attendent Atos, a exprimé sa volonté d'ouvrir "un nouveau chapitre pour le groupe".
Il a par ailleurs apporté un investissement à hauteur d'"au moins neuf millions d'euros" à l'entreprise.
En décembre, Atos a achevé une période de restructuration financière qui lui a permis d'alléger sa dette colossale de 2,1 milliards d'euros.
Celle-ci s'élevait à l'origine à près de 5 milliards d'euros, marque d'une déconfiture financière pour le groupe aux 90.000 employés dans le monde.
A l'issue des Jeux olympiques de Paris, dont il a été le pilier technologique, Atos a perdu l'énorme contrat des futurs Jeux. Le Comité international olympique lui a préféré l'Américain Deloitte.
Après un feuilleton de plusieurs mois au premier semestre 2024 sur une possible reprise du groupe, l'actionnaire principal Onepoint a finalement engagé sa sortie du capital, et un accord de reprise a été conclu avec les créanciers.
En parallèle de ses difficultés financières, Atos a connu ces dernières années de nombreux changements de gouvernance.
En trois ans, pas moins de cinq hommes se sont succédé au poste de directeur général, et plusieurs d'entre eux ont attiré des critiques en interne pour leur profil financier ou leur manque de "vision stratégique".
"On espère qu'il va rester mais nous n'avons aucune garantie", explique à l'AFP Fabrice Lorioux, délégué syndical Unsa, au sujet de l'arrivée de M. Salle.
Une prise de parole du nouveau PDG sur son plan stratégique n'est pas attendue avant les résultats annuels d'Atos, dont la publication est prévue le 5 mars.
T.Moens--JdB