Journal De Bruxelles - Venez en Amérique ou payez des taxes, lance Trump aux patrons réunis à Davos

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Venez en Amérique ou payez des taxes, lance Trump aux patrons réunis à Davos
Venez en Amérique ou payez des taxes, lance Trump aux patrons réunis à Davos / Photo: Fabrice COFFRINI - AFP

Venez en Amérique ou payez des taxes, lance Trump aux patrons réunis à Davos

Venez produire en Amérique ou préparez vous à payer des droits de douane: c'est l'avertissement lancé jeudi par Donald Trump aux grands patrons réunis pour l'écouter à Davos.

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"Mon message pour toutes les entreprises dans le monde est simple: venez fabriquer vos produits en Amérique et vous bénéficierez des impôts parmi les plus bas au monde", a déclaré le fraîchement investi 47e président des Etats-Unis.

"Mais si vous ne les produisez pas aux Etats-Unis, ce qui est votre droit, alors, très simplement, vous devrez payer des droits de douane", a ajouté M. Trump, qui intervenait en visioconférence depuis la Maison-Blanche à la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station huppée des Alpes suisses.

Son apparition sur un écran géant dans la salle principale du centre de congrès de Davos a été accueillie par de forts applaudissements.

L'événement était très attendu après les nombreux décrets pris et menaces proférées depuis son retour au pouvoir lundi. Une centaine de personnes faisaient déjà la queue pour rentrer trois quarts d'heure avant le début de la session, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le président américain a profité de la tribune de Davos pour vanter ses plans de baisser les impôts, déréguler et s'attaquer à l'immigration illégale.

Il a aussi invité l'Arabie saoudite et l'Opep à "baisser le coût du pétrole", affirmant que "si le prix était plus bas, la guerre en Ukraine serait aussitôt terminé".

Il a ensuite répondu à des questions posées par quelques grands patrons de la finance et de l'énergie.

C'est le PDG du fonds d'investissement Blackstone, Stephen Schwarzman, qui a ouvert le bal.

Ont suivi le PDG géant pétrolier TotalEnergies, le Français Patrick Pouyanné, celui de Bank of America, Brian Moynihan, et enfin Ana Botín, présidente du groupe bancaire espagnol Banco Santander.

Parmi les personnalités remarquées par l'AFP dans l'assistance figuraient notamment la présidente de la BCE Christine Lagarde, la patronne du FMI Kristaline Georgieva et celle de l'Organisation mondiale du Commerce Ngozi Okonjo-Iweala, l'ex-envoyé spécial américain pour le climat John Kerry, ou encore le président polonais Andrzej Duda.

Donald Trump est déjà venu deux fois en personne à Davos pendant son premier mandat, attirant les foules à chaque fois.

- "Gardez votre calme" -

Plus tôt dans la journée, un des proches alliés revendiqué de Donald Trump, le président argentin ultralibéral Javier Milei, s'est félicité à Davos que l'Argentine "embrasse à nouveau l'idée de liberté". "C'est cela, je crois, que le président Trump va faire dans cette nouvelle Amérique", a-t-il ajouté.

Il a fait l'éloge de dirigeants pensant comme lui, Donald Trump mais aussi la Première ministre italienne Georgia Meloni, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président du Salvador Nayib Bukele: "Lentement s'est formée une alliance internationale de toutes ces nations qui veulent être libres et qui croient aux idées de liberté."

Javier Milei a également pris la défense de son "cher ami" Elon Musk, devenu incontournable ces derniers mois aux côtés de Donald Trump et accusé d'avoir fait un salut nazi lors d'un récent meeting à Washington. L'homme le plus riche du monde a nié que telle était son intention.

Il "été injustement vilipendé par le wokisme dans les dernières heures pour un geste innocent", a assuré Javier Milei, qui a aussi lancé une attaque en règle contre le "virus mental de l'idéologie woke", comparé à un "cancer qui doit être extirpé".

Les élites réunies cette semaine à Davos attendaient avec un mélange d'enthousiasme et d'inquiétude l'intervention du nouveau dirigeant de la première puissance mondiale,

Le chantre de "l'Amérique d'abord" menace ses grands partenaires commerciaux de hausses des droits de douane et d'un protectionnisme accru, loin du multilatéralisme et du libre-échange dont le Forum économique mondial se fait le héraut.

Menaces de surtaxes contre le Mexique, le Canada, l'Union européenne ou la Chine, retrait de l'Organisation mondiale de la Santé ou de l'accord de Paris sur le climat, volonté affichée de "reprendre" le canal de Panama... Donald Trump a donné un avant-goût de ses intentions depuis son investiture lundi, qui coïncidait avec l'ouverture du Forum de Davos.

"Même si des taxes douanières sont annoncées, s'il vous plait, gardez votre calme", a toutefois plaidé jeudi à Davos Ngozi Okonjo-Iweala.

Un calme que ne partage pas tout le monde. "Dieu nous garde", a ainsi soufflé en sortant de la salle un spectateurs ayant assisté à la prestation de Donald Trump.

P.Claes--JdB