Limogeages et sermon au menu du deuxième jour de mandat de Trump
Donald Trump a commencé son deuxième jour de mandat mardi par le limogeage annoncé d'un millier de personnes nommées par l'administration Biden, après avoir entamé son retour à la Maison Blanche par la signature de décrets tous azimuts.
Le républicain s'est rendu dans la matinée à la cathédrale nationale de Washington, pour un service religieux qui devait être placé davantage sous le signe de la sobriété, après la pompe et l'euphorie des cérémonies de la veille.
La veille, Donald Trump avait annoncé juste après son investiture les premiers actes de son offensive anti-immigration.
Un "état d'urgence à la frontière sud" avec le Mexique a été décrété, permettant de mobiliser les forces armées "pour repousser l'invasion désastreuse de notre pays". "Nous commencerons à renvoyer des millions et des millions d'étrangers criminels", a-t-il lancé.
Devant ce prêche en forme de plaidoirie de la part de l'évêque, le républicain est resté impassible, déclarant seulement à son retour à la Maison Blanche que le service religieux "aurait pu être bien meilleur".
- Infrastructure -
Il a trouvé un public plus conciliant dans l'après-midi en recevant des responsables républicains au Congrès, avec le programme des 100 premiers jours au menu des discussions.
Une "annonce majeure sur l'infrastructure" sera aussi faite dans la journée, a déclaré mardi matin sur Fox News la nouvelle porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, sans donner plus de précision.
"Le président Trump parlera à la presse plus tard depuis la Maison Blanche", a-t-elle ajouté.
Après avoir signé une myriade de décrets exécutifs touchant à l'immigration, mais aussi aux droits des personnes transgenres ou à un retrait des Etats-Unis de l'OMS, le président américain a déclaré dans la nuit avoir enjoint à son équipe "d'identifier activement et de destituer plus de 1.000 personnes nommées par la précédente administration".
Des personnes "qui ne sont pas alignées avec notre vision pour rendre sa grandeur à l'Amérique", a-t-il précisé sur sa plateforme Truth Social.
Reste à savoir à quel point Donald Trump, qui avait souvent montré une certaine réticence face aux exigences de la présidence lors de son premier mandat, voudra et pourra aller au bout de ses annonces tonitruantes, notamment face à de fines majorités au Congrès ou aux limites constitutionnelles du pouvoir exécutif.
- Sombre et revanchard -
"L'âge d'or de l'Amérique commence", a-t-il lancé lundi après avoir prêté serment sous la coupole du Capitole, entouré de sa famille, mais aussi de personnalités de l'extrême droite mondiale et de nombreux milliardaires.
Si certains espéraient voir un Donald Trump assagi une fois son retour à la Maison Blanche formalisé, ce fut peine perdue.
Dans un discours sombre et revanchard, le républicain a très vite promis de s'attaquer à une "élite corrompue et radicale", sous le regard de son successeur et désormais prédécesseur Joe Biden, dont le visage est resté de marbre.
Le milliardaire a décrété un état d'urgence énergétique pour doper la production d'hydrocarbures aux Etats-Unis, déjà premiers producteurs mondiaux et a annoncé un nouveau retrait de l'accord de Paris sur le climat.
Réitérant ses visées expansionnistes, le président a affirmé que les Etats-Unis allaient "reprendre" le canal de Panama, que le Danemark allait "se faire à l'idée" de céder le Groenland et qu'un drapeau américain serait planté sur Mars sous son mandat.
Donald Trump, qui a longtemps promis de se "venger" de ses adversaires politiques, a pris soin de gracier dans la soirée "plus de 1.500" de ses partisans qui avaient pris d'assaut le Capitole le 6 janvier 2021 pour empêcher la certification de la victoire de Joe Biden.
D.Verheyen--JdB