Donald Trump promet de passer à l'offensive sur les droits de douane
Le président des États-Unis Donald Trump a ouvert le front des guerres commerciales lundi en promettant d'augmenter les droits de douane sur les produits entrant dans le pays.
"J'entamerai immédiatement la révision de notre système commercial afin de protéger les familles et les travailleurs américains", a déclaré le 47e président américain, juste après avoir prêté serment au Capitole à Washington.
"Au lieu de taxer nos citoyens pour enrichir d'autres pays, nous imposerons des droits de douane et des taxes aux pays étrangers pour enrichir nos citoyens", a-t-il poursuivi.
"Le président Trump annoncera une politique commerciale qui donne la priorité à l'Amérique", a en parallèle rapporté la Maison Blanche dans un communiqué, ajoutant que le pays "ne serait plus tributaire d'organisations étrangères pour sa politique fiscale nationale, qui punit les entreprises américaines."
Pendant sa campagne, Donald Trump avait affirmé qu'il instaurerait rapidement des droits de douane de 25% sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada.
Les plus proches voisins des Etats-Unis sont pourtant théoriquement protégés par un accord de libre-échange signé durant son premier mandat, et qu'il avait alors présenté comme le "meilleur possible".
Donald Trump justifie ce projet comme une mesure de rétorsion à l'entrée aux États-Unis de drogues et de migrants clandestins.
Le président élu a aussi menacé de relever significativement les droits de douane à l'égard de la Chine, n'écartant pas la possibilité qu'ils atteignent 60%, voire davantage.
Lors de son premier discours en tant que président, Donald Trump n'a livré aucune information supplémentaire.
Selon le Wall Street Journal lundi, le président américain s'abstiendrait d'imposer de nouveaux droits de douane dès le premier jour de son second mandat, et pourrait privilégier le lancement d'enquêtes sur les relations commerciales avec la Chine, le Canada et le Mexique, comme préalables à des futures hausses.
- Riposte -
Ces trois pays étant des fournisseurs majeurs des États-Unis, des experts s'attendent à ce que, en cas d'application, le pays connaisse un rebond d'inflation, une perspective que Donald Trump et ses équipes écartent.
Les entreprises américaines s'attendent par ailleurs à des représailles de la part des pays concernés sous la forme de droits de douane additionnels, qui pénaliseraient leurs propres exportations.
Les Américains paieront une "taxe douanière Trump" si le président élu augmente les droits de douane sur les produits canadiens, déclenchant "la plus grande guerre commerciale entre les deux pays depuis des décennies", avait affirmé vendredi la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, lors d'une conférence de presse à Washington.
Donald Trump a aussi menacé les BRICS (dix pays dont Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) de droits de douane à 100% s'ils créaient une monnaie commune pouvant rivaliser avec le dollar, une proposition qu'ils n'ont pourtant jamais avancée.
Un des plus anciens conseillers économiques de Donald Trump, Stephen Moore, a récemment estimé dans une interview avec l'AFP que la hausse des droits de douane serait in fine indolore pour les Américains, grâce aux baisses d'impôts prévues en parallèle par le nouveau gouvernement.
"Les produits fabriqués aux Etats-Unis seront moins taxés, ceux provenant de Chine le seront plus, quand vous faites le bilan, vous pourrez avoir quelques évolutions de prix, mais pas de hausse globale", avait-il déclaré.
T.Moens--JdB