Wall Street ouvre en baisse, digère l'inflation côté producteurs
La Bourse de New York a ouvert en baisse jeudi, digérant un indice de l'inflation côté producteurs en hausse aux Etats-Unis, ainsi que le recul de certains grands noms du secteur technologique.
Vers 15H20 GMT, le Dow Jones (-0,08%) était proche de l'équilibre, l'indice Nasdaq perdait 0,28% et l'indice élargi S&P 500 lâchait 0,17%.
La place américaine a réagi jeudi à la publication de l'indice de prix à la production PPI, qui a montré que les prix de gros avaient progressé de 3% sur un an, contre 2,6% en octobre - chiffre révisé à la hausse.
Selon cet indice publié par le département du Commerce, sur un mois seulement, la hausse est de 0,4% en novembre, contre 0,3% en octobre - chiffre révisé à la hausse également.
"L'indice des prix à la consommation publié (...) jeudi matin s'est avéré légèrement plus élevé que prévu (et) le marché essaie de digérer cette nouvelle", a commenté auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.
Côté consommateurs aussi, l'inflation est repartie à la hausse en novembre, pour le deuxième mois d'affilée.
Elle s'est établie à 2,7% sur un an contre 2,6% en octobre, selon l'indice CPI du département du Travail, publié mercredi, comme attendu par les analystes.
"Le marché s'est déjà convaincu que la Banque centrale américaine (Fed) réduira ses taux indépendamment des chiffres de l'indice PPI", a avancé Sam Stovall, de CFRA.
La très grande majorité des acteurs du marché s'attendent à ce que la Fed réduise ses taux d'un quart de point de pourcentage à l'issue de sa prochaine réunion les 17 et 18 décembre, selon l'évaluation de CME Group.
"L'indice PCE, l'indicateur d'inflation préféré de la Fed, sera publié après la réunion", le 20 décembre, a par ailleurs noté M. Stovall.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans ressortait à 4,29%, contre 4,26% la veille en clôture.
En outre, la place américaine accueillait jeudi matin un invité spécial: Donald Trump, président élu et désigné jeudi personnalité de l'année 2024 par le magazine américain Time a été convié pour sonner la cloche d'ouverture Wall Street.
"Le marché essaie progressivement d'intégrer certaines des politiques potentielles de la nouvelle administration", a observé Sam Stovall.
La victoire du candidat républicain à l'élection présidentielle américaine avait suscité un grand enthousiasme sur les marchés, propulsant à plusieurs reprises les indices vedettes de Wall Street à de nouveaux sommets les jours suivants l'élection présidentielle.
Au tableau des valeurs, "après avoir connu une journée plutôt positive hier, nous constatons un certain recul dans les premières heures", a soutenu M. Hogan.
"Il y a un mouvement baissier dans les premiers échanges" notamment causé par "les baisses de certains titres technologiques", a observé dans une note Patrick O'Hare, de Briefing.com.
L'éditeur de logiciels professionnels créatifs Adobe chutait (-12,67%) après avoir publié mercredi après la clôture de bons résultats trimestriels, mais annoncé des prévisions jugées décevantes par les investisseurs.
Alphabet, maison mère de Google, évoluait dans le rouge (-0,46%) au lendemain de la présentation de Gemini 2.0, une nouvelle famille de modèles d'intelligence artificielle (IA) générative, censés permettre de créer des agents IA capables non seulement de répondre aux questions des utilisateurs, mais aussi d'agir en leur nom.
Le géant des VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) Uber prenait de la vitesse (+2,34%) suite à l'annonce mercredi par le géant américain de l'automobile General Motors (+0,13%) d'abandonner l'activité de robot-taxis de sa filiale Cruise.
Le constructeur aéronautique Archer Aviation décrochait (-3,92%) après avoir annoncé jeudi un partenariat exclusif avec la société Anduril Industries, spécialisée dans les technologies de défense, pour développer un véhicule hybride volant à vocation militaire.
Décrit comme un "aéronef de nouvelle génération ayant des applications de défense", ce véhicule à décollage et atterrissage vertical (VTOL) doit être équipé d'une propulsion hybride et "visera un potentiel programme du ministère américain de la Défense", précisent les deux entreprises dans un communiqué commun.
R.Michel--JdB