Journal De Bruxelles - Michel Barnier veut faire participer les plus riches au redressement des finances

Euronext
AEX -1.2% 897.55
BEL20 -0.88% 4215.59
PX1 -1.51% 7500.26
ISEQ -0.31% 9967.18
OSEBX -0.25% 1407.43 kr
PSI20 -0.06% 6716.23
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -0.22% 2580.84
N150 -1.54% 3323.64
Michel Barnier veut faire participer les plus riches au redressement des finances
Michel Barnier veut faire participer les plus riches au redressement des finances / Photo: Julie SEBADELHA - POOL/AFP

Michel Barnier veut faire participer les plus riches au redressement des finances

Le Premier ministre Michel Barnier a expliqué dimanche ce qu'il entendait par "justice fiscale", en dévoilant qu'il demanderait aux contribuables et entreprises les plus riches un effort accru pour redresser les finances publiques, pas à l'ensemble des Français.

Taille du texte:

"Je ne vais pas alourdir encore l'impôt sur l'ensemble des Français qui payent déjà le plus d'impôts de tous les partenaires européens", a déclaré M. Barnier sur France 2, "ni sur les gens les plus modestes, ni sur les gens qui travaillent, ni sur les classes moyennes".

En revanche, il a indiqué "ne pas exclure que les personnes les plus fortunées participent à l'effort national", via des "prélèvements ciblés" qui toucheraient aussi "certaines grandes entreprises".

Il n'a pas écarté une hausse de l'impôt sur les sociétés pour ces dernières.

Malgré un certain succès des mesures économiques prises depuis sept ans par les gouvernements d'Emmanuel Macron, les finances du pays sont en berne, en raison principalement des aides massives accordées pendant les crises du Covid et de l'inflation, et de recettes plus faibles que prévu depuis 2023.

Le déficit public pourrait atteindre 5,6% du PIB cette année - au lieu de 5,1% anticipés - voire 6% selon les Echos, alors que l'Union européenne impose à ses membres de contenir leur déficit sous les 3%.

La France fait l'objet d'une procédure de Bruxelles pour déficit excessif.

Le retour envisagé encore récemment aux 3% en 2027 semble désormais irréaliste aux économistes.

Les hausses ciblées évoquées dimanche semblent expliquer la phrase de Michel Barnier, le 6 septembre, au lendemain de sa nomination : "les Français ont besoin de justice fiscale".

- Périls nombreux -

Un choix que ne partage pas le ministre sortant Bruno Le Maire. Lors de la passation, très cordiale et impliquant en tout une dizaine de ministres et ministres délégués, le grand argentier du pays pendant sept ans a mis en garde contre les hausses d'impôts.

"Dans mes tiroirs vous ne trouverez que des propositions de réduction de dépenses, mais aucune augmentation d’impôts car je refuse depuis sept ans cette solution de facilité", a-t-il lancé à son successeur Antoine Armand, 33 ans.

Il lui a offert un makila traditionnel du Pays basque, "bâton de marche qui servira à franchir les cols, mais aussi arme de défense pour affronter les périls nombreux que tu rencontreras sur ton chemin", a-t-il prévenu.

De son côté, M. Armand a affirmé que "chaque minute passée à Bercy doit être consacrée aux Français".

M. Barnier s'est aussi inquiété dimanche d'une éventuelle perte de confiance des marchés dans la France: "une grande partie de notre dette est émise sur les marchés internationaux, extérieurs, il faut garder la crédibilité de la France", a-t-il insisté, alors que le nouveau gouvernement doit présenter rapidement le nouveau budget, vraisemblablement le 9 octobre.

Il a affirmé aussi qu'il lutterait contre la fraude fiscale et la fraude sociale.

Selon la Tribune et les Echos, le gouvernement envisagerait, non des hausses d'impôts sur l'ensemble des Français, mais quelque chose qui y ressemble : un gel des barèmes de l'impôt sur le revenu, qui ne serait pas réévalués du montant de l'inflation, comme c'est le cas presque chaque année.

Cela aboutirait à faire payer un peu plus d'impôt sur le revenu, à un peu plus de Français des classes moyennes et supérieures, pour un gain de quatre milliards d'euros.

Enfin, l'exécutif pourrait proposer à Bruxelles un report à 2029 du retour sous les 3% de déficit, selon La Tribune.

Interrogé par l'AFP, le ministère des Finances n'a pas commenté ces informations.

W.Lievens--JdB