Wall Street finit dispersée et s'offre un répit après sa course folle
La Bourse de New York a terminé partagée vendredi, observant une pause après une longue séquence positive qui l'a vu enregistrer de nouveaux records à la faveur d'un coup de pouce de la banque centrale américaine (Fed).
Le Dow Jones a grignoté 0,09%, l'indice Nasdaq a cédé 0,36% et l'indice élargi S&P 500, 0,19%.
"Il y a une accalmie et des prises de bénéfices sur le marché après les gains d'hier et la volatilité qu'on a vu ces dernières semaines", explique Sam Burns, de Mill Street Research.
"C'est une phase de consolidation logique lorsqu'on a atteint des sommets sur plusieurs indices", a-t-il ajouté.
Le S&P 500 restait sur huit séances positives en neuf journées de Bourse.
Jeudi, Dow Jones et S&P 500 avaient ainsi signé de nouveaux records en clôture à la faveur d'un dernier coup de rein, facilité par la décision de la Fed d'abaisser d'un demi-point son taux directeur.
Pour Sam Burns, l'ascension de Wall Street n'est pas terminée.
"Les actions sont plus chères qu'elles ne l'ont été ces dernières années, mais elles peuvent continuer à progresser au rythme des résultats" de sociétés, estime le responsable de la stratégie d'investissement de Mill Street Research.
Le Dow Jones a écappé de justesse à un reflux grâce notamment à Nike. Le départ soudain du directeur général John Donahoe a été salué par Wall Street (+6,58%), qui regrettait un effritement de l'image de l'équipementier et une stratégie de distribution inefficace durant son mandat.
Le dirigeant sera remplacé par Elliott Hill, un ancien du groupe à la virgule, qu'il avait quitté en 2020.
Autre bon élève du Dow Jones, Intel (+3,31%), propulsé par une information du Wall Street Journal selon laquelle son concurrent Qualcomm aurait fait, ces derniers jours, une approche en vue d'un possible rachat.
Grâce à cette marque d'intérêt, Intel n'a pas été touché par la vague de prises de bénéfices qui a frappé le secteur des semi-conducteurs, plombant Nvidia (-1,59%), Texas Instruments (-2,07%) ou Marvell Technology (-1,35%).
Autre victime du jour, FedEx (-15,23%), pénalisé par des résultats inférieurs aux attentes et l'abaissement de ses prévisions annuelles.
Le groupe de livraison de plis et de colis pâtit toujours d'une demande ralentie, en particulier sur les livraisons rapides, l'activité qui dégage les plus fortes marges.
FedEx a emmené dans son sillage son grand concurrent UPS (-2,67%).
Ailleurs à la cote, l'énergéticien Constellation a brillé (+22,29%) après avoir conclu un accord de fourniture d'électricité avec Microsoft, via le redémarrage de l'un des réacteurs de la centrale nucléaire de Three Misland Island (Pennsylvanie).
Le site est connu pour avoir été le théâtre du plus grave accident nucléaire de l'histoire des Etats-Unis en 1979, sur un réacteur voisin de celui que Constellation entend relancer.
La nouvelle a profité à la minière Cameco (+8,08%), qui extrait de l'uranium, ainsi que l'énergéticien Brookfield Renewable Partners (+0,84%), également présent dans le nucléaire.
Les jours se suivent et se ressemblent pour le groupe de médias de Donald Trump, Trump Media and Technology Group (TMTG), qui a encore perdu 7,82%.
Le titre souffre de l'arrivée à expiration jeudi de la période dite de "lock-up", durant laquelle les investisseurs possédant des actions avant l'introduction en Bourse ne pouvaient pas les revendre.
Une partie du marché s'inquiète de voir Donald Trump, qui contrôle 57% de TMTG, céder tout ou partie de sa participation, même si l'ancien président a juré qu'il ne s'en déferait pas.
Sur le marché obligataire, les rendements restaient fermes, les investisseurs ayant modéré leurs attentes de nouvelles baisses de taux de la Fed.
Le rendement des emprunts d'Etat américainss à 10 ans ressorait à 3,74%, contre 3,71% la veilel en clôture.
J.M.Gillet--JdB