Journal De Bruxelles - Face à une période politique troublée, le Medef veut exercer un "pouvoir positif"

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Face à une période politique troublée, le Medef veut exercer un "pouvoir positif"
Face à une période politique troublée, le Medef veut exercer un "pouvoir positif" / Photo: JULIEN DE ROSA - AFP/Archives

Face à une période politique troublée, le Medef veut exercer un "pouvoir positif"

Le président du Medef Patrick Martin a souhaité lundi devant la Rencontre des Entrepreneurs de France (REF) que la première organisation patronale exerce "un pouvoir positif" au moment où le pays s'expose selon lui "à de graves errements"

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La sixième Rencontre des entrepreneurs de France (REF), à l'hippodrome de Longchamp à Paris, a cette année pour thème "Pouvoir", décliné sous toutes ses formes dans les habituelles tables rondes - accessibles via le site et les réseaux sociaux du Medef.

Le pouvoir exécutif manque à l'appel cette année à la tribune et dans les allées, faute de gouvernement en place pour honorer le rendez-vous annuel du patronat.

Le pouvoir législatif, lui, était représenté lundi par Yaël Braun-Pivet, présidente Renaissance de l'Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président LR du Sénat.

Dans "le panorama inédit, fracturé, inquiétant" du pays, "il est heureux à bien des égards que notre Parlement retrouve un rôle central", a estimé M. Martin.

Face aux "graves errements" auxquels s'expose selon lui la France en ce moment - il a dénoncé avec virulence les propositions du Nouveau Front populaire (NFP) comme le SMIC à 1.600 euros ou la réforme des retraites -, M. Martin a d'abord appelé à "réaffirmer la responsabilité et l’autonomie des partenaires sociaux".

Il a notamment proposé de reprendre la négociation "inaboutie" sur l'emploi des seniors.

"La démocratie sociale est une composante essentielle de la cohésion et de la performance de notre pays, a fortiori quand la démocratie politique se cherche", a-t-il lancé.

Il a annoncé que le Medef avait bien l'intention "d'étendre son influence" pour peser davantage dans le débat public et défendre des politiques favorables aux entreprises.

- Main sur le coeur -

M. Martin a annoncé la création d'un "front économique" associant des chefs d'entreprises, des économistes et des think tanks (groupes de réflexion) pour peser dans le débat.

Le Medef compte de surcroît surmonter les divergences qui l'opposent parfois aux autres organisations patronales représentatives, CPME et U2P, pour afficher "un collectif".

Le patronat s'inquiète du délai mis à nommer un gouvernement, alors qu'aucun profil ne s'imposait encore lundi après-midi.

Sur France Inter lundi, M. Martin a répondu "pourquoi pas?" à la suggestion de nommer à Matignon un patron d'entreprise. Mais il a semblé hésiter à voir arriver un profil qui ne connaîtrait pas très bien les arcanes du monde politique.

Selon l'Insee (Institut national des statistiques), le climat des affaires a rebondi en août, mais cela "risque de ne pas être durable", estime Sylvain Bersinger, chef économiste du cabinet Asterès, citant "l'incertitude politique qui brouille les prévisions des agents économiques".

Cette incertitude n'a cependant pas dissuadé les inscriptions à cette REF, 10.000, au moins autant que l'an dernier, selon le Medef.

Outre des dirigeants de grandes entreprises - Axa, EDF, Engie, Google, L'Oréal, Publicis, Safran, Sanofi France, Schneider Electric, ou CMA CGM (dont le PDG Rodolphe Saadé sera invité mardi d'une "conversation" d'une demi-heure), artistes ou membres de la société civile, et, quelques politiques, participeront aux différentes tables rondes.

Ce sera le cas de l'ancien ministre, maire de Meaux et ancien patron de la droite Jean-François Copé, de la députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau, du secrétaire national du PCF Fabien Roussel ou de la députée européenne Valérie Hayer, tête de liste de l'ex-majorité présidentielle aux élections européennes et présidente du groupe Renew Europe.

Un ministre était toutefois présent lundi à l'ouverture de la REF. Venu selon son entourage "remercier les entrepreneurs", Bruno Le Maire, sept ans ministre des Finances, était au premier rang lors des discours introductifs, mais n'a pris la parole ni sur scène ni dans les couloirs.

Celui qui a promu la politique de l'offre appréciée des entreprises, démissionnaire mais pas encore officiellement démis par le Président de la République, en attendant son successeur, a remercié debout, l'air ému et la main sur le cœur, l'assistance qui l'a vivement applaudi.

J.F.Rauw--JdB