Deux Rafale entrent en collision dans le ciel lorrain, deux pilotes recherchés
Deux avions Rafale sont entrés en collision mercredi au-dessus d'une zone boisée en Lorraine et deux pilotes sont portés disparus tandis qu'un troisième, aux commandes de l'autre appareil et qui a pu s'éjecter, est sain et sauf.
Deux avions de chasse de l'Escadron de transformation Rafale de la base aérienne de Saint-Dizier (Haute-Marne) se sont percutés, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'armée de l'Air et de l'Espace à Paris.
La collision a eu lieu "vers 12H30 (...) au retour d'une mission de ravitaillement en Allemagne", a précisé sur X l'armée de l'Air.
L'armée a ouvert une enquête technique et administrative. Une autre, qui prendra plusieurs mois, sera confiée au Bureau enquête accident pour la sécurité de l'aéronautique d'Etat (BEA-E). Une investigation judiciaire devrait aussi être ouverte.
- 200 gendarmes -
"Les recherches sont toujours en cours. Merci à nos forces armées ainsi qu'aux gendarmes mobilisés dans les recherches et pour sécuriser la zone", a indiqué sur X le ministre démissionnaire des Armées, Sébastien Lecornu.
L'accident s'est produit dans le secteur de Colombey-les-Belles (Meurthe-et-Moselle), à 35 km au sud-ouest de Nancy, tout près de la base aérienne de Nancy-Ochey et à la limite du département des Vosges.
Tous les axes routiers entre Colombey-les-Belles, Autreville et Harmonville, deux communes des Vosges, sont bloqués par les gendarmes, ont constaté des journalistes de l'AFP, qui ont vu passer un véhicule de l'identification criminelle, des hélicoptères et des drones, dans une zone boisée et champêtre dominée par une ligne à haute tension, dont des câbles apparaissent coupés.
"On est vraiment sur un gros gros secteur", a déclaré à l'AFP le maire de Colombey-les-Belles, Benjamin Voinot, à propos du périmètre de recherches.
Selon le service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de Meurthe-et-Moselle, 54 pompiers sont à pied d'oeuvre. Deux cents gendarmes d'active et de réserve sont engagés dans les départements de Meurthe-et-Moselle, des Vosges et de la Meuse, ainsi qu'un hélicoptère et quatre drones, selon la gendarmerie.
- "Trois boules de feu" -
Karine Legendre, une mère de famille qui circulait en voiture, a raconté à l'AFP avoir "vu trois boules de feu tomber du ciel". "Et après on a vu une immense fumée noire. Ca m'a fait peur, je me suis demandé ce que ça pouvait être".
"Il y avait des gens qui se promenaient dans les bois, les gens faisaient demi-tour, ils quittaient le bois, ils avaient l'air paniqués. J'en déduis que les avions sont tombés pas loin. J'ai moi-même fait demi-tour et j'ai vu les pompiers qui arrivaient", a-t-elle témoigné.
La préfecture de Meurthe-et-Moselle a ouvert un numéro spécial (09.70.80.90.40) pour recueillir des témoignages.
"J'étais en train de manger, un avion est passé au-dessus de moi, il se dirigeait vers le nord, il y a eu comme une explosion et il a pris feu", a expliqué à l'AFP Laëtitia, une habitante d'Autreville (Vosges).
"Il est tombé sur le bois, il s'est écrasé, près de la route de Colombey-les-belles. Je n'ai vu qu'un avion. Ça a fait un énorme nuage noir (...) C'était impressionnant", a-t-elle confié.
- "Gros bruit" -
"On a entendu un gros bruit, vers 12H30 peut-être. On entend souvent les avions passer, mais ça n'était pas le passage du mur du son, ça n'avait rien à voir", a rapporté de son côté Patrice Bonneaux, adjoint au maire de Colombey-les-Belles.
L'escadron de transformation des Rafale "a pour mission principale la formation des pilotes et des navigateurs des forces armées françaises", précise sur X l'armée de l'Air.
L'armée a précisé à l'AFP que tous les pilotes concernés étaient de nationalité française. Des pilotes ukrainiens sont actuellement formés en France, mais sur la base de Cazaux (Gironde) et uniquement sur des chasseurs Alpha Jet.
Les accidents impliquant des Rafale sont relativement rares.
Le 7 décembre 2007, un Rafale non armé s'était écrasé près de Neuvic (Corrèze) après une chute en piqué de 4.000 mètres. Il s'agissait alors du premier accident d'un Rafale. L'enquête avait conclu à un phénomène de "désorientation spatiale" du pilote.
Et le 24 septembre 2009, un accident entre deux Rafale s'était produit alors qu'ils s'apprêtaient à rejoindre le porte-avions Charles-de-Gaulle, à l'issue d'un vol d'entraînement et d'un essai de catapultage à masse maximale. L'un des pilotes avait péri dans l'accident.
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O.M.Jacobs--JdB