Wall Street en légère hausse, digère bien le ralentissement de l'emploi
La Bourse de New York évoluait en légère hausse, mercredi, s'accommodant plutôt bien de nouveaux signes de ralentissement du marché de l'emploi aux Etats-Unis, à l'orée d'une séance tronquée, précédant un jour férié.
Dans les premiers échanges, le Dow Jones était proche de l'équilibre (+0,01%), l'indice Nasdaq grignotait 0,06% et l'indice élargi S&P 500 grappillait 0,11%. La veille, Nasdaq et S&P 500 avaient établi de nouveaux records en clôture.
"Il n'y a pas beaucoup de conviction" à Wall Street, "ce qui se comprend dans la mesure où beaucoup d'opérateurs ont déjà démarré leur week-end prolongé", a commenté, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.
La séance de mercredi clôturera à 17H00 GMT, amputée de trois heures du fait de la proximité de la fête nationale du 4 juillet, jeudi, journée lors de laquelle la Bourse sera fermée.
Ostensiblement dans le rouge avant l'ouverture, les indices se sont redressés après la publication du rapport du cabinet ADP, selon lequel le secteur privé a créé 150.000 emplois en juin, sensiblement moins que les 165.000 attendus par les économistes.
"La décélération signalée par ADP fait sens, compte tenu de l'accélération des licenciements et de la dégradation des indicateurs d'embauche", a estimé, dans une note, Ian Shepherdson, de Pantheon Macroeconomics.
Le constat a été confirmé par la légère hausse des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage, à 238.000 contre 234.000 la semaine précédente.
Le nombre total des personnes inscrites au chômage se situe lui au plus haut depuis quatre mois.
Si le refroidissement du marché de l'emploi reste progressif, "il faut guetter d'éventuels signaux d'un fléchissement plus marqué, ce qui aurait des conséquences pour la politique monétaire de la Fed" (banque centrale américaine), a prévenu Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics.
Mais en l'état, Wall Street a bien digéré les données du jour et semblait prête à aller chercher de nouveaux records, bien que le marché tourne au ralenti.
"Le fait que le marché soit si ferme avant tout cela me laisse penser que les acheteurs sont toujours aux manettes", a expliqué Adam Sarhan, de 50 Park Investments.
"Nous avions toutes les raisons de retomber", après la série de records du printemps, "mais on a évolué en dents de scie, ce qui est très positif, dans ce contexte."
Le marché obligataire prenait en compte les chiffres de l'emploi et la perspective d'une prochaine baisse de taux de la Fed. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 4,39%, contre 4,43% la veille en clôture.
A la cote Paramount Global s'envolait (+9,79%) après que plusieurs médias américains ont fait état d'un accord de rachat de la holding de contrôle du groupe de divertissement, National Amusements, par Skydance Media, qui a notamment produit la série des "Mission: Impossible".
Dans un second temps, Skydance fusionnerait ses activités avec celles de Paramount Global, en quête d'un partenaire depuis de longs mois.
Tesla gardait son élan (+3,76%), au lendemain de l'annonce de chiffres de ventes trimestrielles meilleurs que prévu aux Etats-Unis. Le titre a gagné plus de 40% depuis un creux, début juin.
Le groupe de spiritueux Constellation Brands était recherché (+0,84%) après avoir publié un bénéfice net supérieur aux attentes et relevé ses objectifs annuels. L'entreprise de Rochester (Etat de New York) a été tirée par ses ventes de bière, notamment Modelo, marque la plus vendue aux Etats-Unis.
Le conseil d'administration de Southwest Airlines (+0,57%) a mis en place un mécanisme dit de "pilule empoisonnée", pour contrer la montée au capital de la société d'investissement alternative (hedge fund) Elliott, qui contrôle déjà 11% des titres de la compagnie.
Southwest va octroyer aux porteurs un droit qui leur permettra d'acquérir des titres supplémentaires si un actionnaire dépasse le seuil de 12,5% du capital, ce qui diluerait la participation d'Elliott.
P.Mathieu--JdB