L'animateur Cauet, visé par une enquête pour viols sur des adolescentes, présenté à un juge d'instruction
L'animateur radio Sébastien Cauet, écarté de l'antenne de NRJ, est présenté vendredi au tribunal de Paris à un juge d'instruction en vue de son éventuelle mise en examen pour viols et agressions sexuelles sur quatre femmes, dont trois étaient adolescentes au moment des faits reprochés.
Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris a indiqué avoir confié vendredi l'enquête à un juge d'instruction, qui doit désormais l'interroger et décider s'il le met en examen, comme le requiert le ministère public.
M. Cauet, figure connue à la radio depuis trente ans, était l'animateur vedette de NRJ où il détonnait avec ses sorties trash au micro... jusqu'à son retrait fin novembre de l'antenne, dans la foulée des premières accusations de viols.
Convoqué par les enquêteurs mercredi, il a été placé en garde à vue deux jours à la Brigade de protection des mineurs.
Après son interrogatoire par les enquêteurs, le ministère public a demandé vendredi sa mise en examen avec la circonstance aggravante de la minorité pour trois des quatre victimes identifiées, sur une période allant de 1997 à 2014.
- Quatre femmes -
Ainsi, M. Cauet est soupçonné d'avoir violé une adolescente âgée de 16 ans en novembre 2014 à Genève.
Le parquet demande également que M. Cauet soit mis en examen pour corruption de mineurs de plus de 15 ans commise entre janvier 2014 et septembre 2016, au préjudice de cette première femme.
L'animateur est aussi accusé d'avoir violé en décembre 1997 à Paris une autre jeune fille, âgée de 15 ans. Et d'avoir agressé sexuellement en décembre 2012 une troisième adolescente de 17 ans.
Le viol d'une adulte, née en octobre 1973, est aussi reproché à M. Cauet. Il aurait été commis en 2011 à Paris.
D'autres femmes ont accusé l'animateur de violences sexuelles. Ces faits "ne font pas partie de la saisine du juge d’instruction, en raison de leur prescription", a expliqué le parquet de Paris.
Avant d'être présenté à un juge d'instruction, M. Cauet avait adressé jeudi un communiqué de ses avocats aux médias, les appelant à "la retenue".
"Le temps de la justice n'est pas celui des médias", faisaient valoir ses conseils, Mes Xavier Autain et Simon Clémenceau.
Ces derniers tenaient aussi à souligner que leur client s'était rendu "librement" auprès des enquêteurs, "pour pouvoir répondre point par point, à toutes les questions posées".
Dans cette affaire, M. Cauet argue être victime de cyberharcèlement, de dénonciation calomnieuse et de tentative d'extorsion de fonds. Il a porté plainte, engendrant l'ouverture de deux enquêtes préliminaires à Nanterre, pour lesquelles il a été entendu fin 2023.
Mais pour l'intéressé, ces investigations ne font pas "l'objet d'un traitement diligent par le parquet de Nanterre". Il assure toujours subir les infractions dénoncées.
L'affaire avait débuté en novembre, quand une première femme a porté plainte contre M. Cauet.
NRJ avait dans la foulée annoncé le "retrait provisoire" de son présentateur, alors que sa présence à l'antenne constituait 44% de l'audience quotidienne de la radio.
Finie donc l'émission hebdomadaire "C'Cauet" depuis 2010 (avec une interruption en 2017-2018).
Et faute de pouvoir revenir, M. Cauet avait alors réclamé une indemnisation. Mais le tribunal de commerce de Paris l'a débouté au début du mois.
P.Renard--JdB