Triple record en clôture à Wall Street pour les indices alors que l'inflation ralentit
Les trois indices majeurs de la Bourse de New York ont battu des records en clôture mercredi, célébrant une inflation qui a ralenti un peu aux Etats-Unis en avril, redonnant confiance en de futures baisses de taux.
L'indice Dow Jones a gagné 0,88% à 39.908 points et le S&P 500 a grimpé de 1,17% à 5.308,15 points, dépassant leurs records de fin mars. Le Nasdaq, à dominante technologique, après un sommet la veille, a encore bondi de 1,40% à 16.742,39 points.
"C'est à cause des bonnes nouvelles sur l'inflation, qui est ressortie meilleure qu'attendu, elle a même reculé un peu sur un an", a commenté Peter Cardillo de Spartan Capital.
L'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis (CPI) s'est avéré plus faible qu'attendu à +0,3% en avril contre +0,4% prévu par les analystes.
Sur douze mois, l'inflation ralentit à 3,4% contre 3,5%, signalant un premier repli depuis janvier.
Les rendements obligataires ont réagi en plongeant à 4,34% pour celui à dix ans contre 4,43% la veille, au plus bas depuis un mois.
La perspective d'une baisse des taux par la Réserve fédérale américaine (Fed) dès cette année s'est vue renforcée par ce ralentissement de la hausse des prix, ce qui faisait chuter le dollar de 0,66% face aux principales monnaies vers 20H00 GMT.
Un autre facteur a aidé les actions, "le fait que les ventes au détail ont été plus faibles que prévu", a aussi noté M. Cardillo.
"Cela indique que le consommateur commence à sentir le surcoût des taux d'intérêt élevés. Si le consommateur réduit ses dépenses, cela devrait aider à juguler l'inflation", a expliqué l'analyste.
Les ventes au détail ont stagné en avril alors que les analystes s'attendaient à une progression de 0,4%.
"Si on a encore un ou deux mois de bonnes nouvelles du côté de l'inflation, la Fed pourra réduire les taux d'intérêt au moins une fois, peut-être deux cette année", a encore affirmé M. Cardillo.
A la cote, la frénésie spéculative sur les actions virales des magasins de jeux video GameStop et des cinémas AMC s'est dégonflée au bout de trois jours: GameStop a chuté de 18,79% à 39,59 dollars et AMC a perdu 20% à 5,48 dollars après des envolées spectaculaires où les titres ont presque doublé.
Le groupe informatique Dell a grimpé de 11,23% à 149 dollars alors que la presse professionnelle a fait état d'une présentation interne de son nouvel ordinateur portable armé d'un microprocesseur Qualcomm (+2,98%) apparaissant moins cher et moins gourmand en énergie que ceux de son rival Intel (+0,71%).
Tout le secteur des semi-conducteurs a été à la fête en commençant par Nvidia (+3,58% à 946,30 dollars), AMD (+4,25%) ou Taïwan Semiconducteur Manufacturing (+2,36%).
Les grands noms de la tech ont attiré les achats comme Apple (+1,22%), Alphabet (+1,13%) et Microsoft (+1,75%).
Boeing a perdu 2,03% alors que l'avionneur a été tancé par le gouvernement américain pour n'avoir pas respecté les conditions d'un accord qui devait lui éviter des poursuites après deux crashs mortels de son 737 MAX 8 à quelques mois d'écarts en 2018 et 2019.
Le constructeur chinois de véhicules électriques Nio, aussi coté à Wall Street, s'est écroulé de 8%. Sous la marque Onvo, le groupe a lancé en Chine son premier véhicule d'entrée de gamme destiné à rivaliser avec le Model Y de Tesla tandis que l'administration américaine a mis en place mardi de nouveaux droits de douanes sur les importations de véhicules électriques chinois.
La Banque régionale New York Community Bancorp a cédé 5,66% à 3,66 dollars.
NYCB, renflouée en mars, qui chapeaute la banque de crédits immobiliers Flagstar, a annoncé qu'elle allait céder pour 5 milliards de dollars d'encours de prêts à JPMorgan pour alléger son bilan.
McDonald's a gagné 1,21% après avoir annoncé tester pour un mois un repas à cinq dollars afin de récupérer des parts de marchés.
K.Willems--JdB