Afrique du Sud: six morts, des dizaines piégés dans un immeuble effondré
Les secouristes ont redoublé d'efforts mardi pour libérer des ouvriers piégés dans les décombres d'un immeuble en construction qui s'est effondré la veille à George, sur la côte sud-africaine, et dans lequel six personnes ont déjà péri, selon le dernier bilan des autorités.
"Nous sommes en contact avec onze personnes", a déclaré Colin Deiner, responsable des opérations de secours, dont "quatre qui sont coincées dans un sous-sol". En tout, une cinquantaine d'ouvriers manquent encore à l'appel.
La priorité des secouristes est de sortir toutes les personnes localisées, ce qui pourrait prendre une bonne partie de la journée, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.
Ensuite, "nous commencerons à déstratifier" les gravats, c'est-à-dire dégager étage par étage, car "il pourrait encore y avoir des survivants" en dessous, a-t-il ajouté, espérant pouvoir s'attaquer à cette étape dans la journée aussi.
Lors de ce point presse, le Premier ministre provincial, Alan Winde, a annoncé un mort supplémentaire parmi les personnes retirées des décombres, faisant passer le bilan de cinq à six morts.
En tout, 27 personnes ont pu être sorties des gravats et hospitalisées pour la plupart.
"Nous sommes en communication avec certaines des personnes" prises au piège sous les décombres, avait expliqué un plus tôt le ministre provincial Anton Bredell. "Mais c'est très délicat de retirer les tonnes de béton" qui les enferment.
"Nous continuerons à travailler jusqu'à ce que nous les sortions de là", a-t-il assuré.
Les secouristes, répartis en équipes, concentrent leurs efforts sur "trois zones distinctes" des décombres de l'immeuble effondré, a expliqué la mairie.
- Enquête ouverte -
Le président Cyril Ramaphosa a offert "ses condoléances les plus profondes" aux proches des personnes décédées et "ses pensées" aux familles des ouvriers encore pris au piège.
"Une équipe de travaux de 75 personnes se trouvait sur le site au moment de l'effondrement" de cet immeuble d'habitation en construction, lundi peu après 14H00 locales (12H00 GMT), avait précisé la porte-parole de la municipalité, Chantel Edwards.
Les sociétés de BTP impliquées sur le chantier ont travaillé avec les autorités pour établir une liste précise des personnes dont on est encore sans nouvelles, précise la ville.
Le bâtiment de cinq étages, comprenant un parking souterrain, s'est effondré pour des raisons encore indéterminées. Une enquête de police a été ouverte.
Des photos du sinistre montrent un chantier aplati autour duquel sont positionnés de nombreux services de secours. Le toit du bâtiment reste visible, bancal, au-dessus d'un tas de gravats.
Le site a été isolé par un périmètre de sécurité pour protéger les riverains. Sous de forts projecteurs, plus d'une centaine de secouristes, aidés de pelleteuses et d'excavatrices, ainsi que d'équipes de chiens renifleurs, ont travaillé sans relâche toute la nuit.
Un poste opérationnel a été mis sur pied pour coordonner les différents services d'urgence qui se sont rendus sur place, venant de plusieurs villes environnantes et même de la ville du Cap, située à plus de 400 km à l'ouest du sinistre.
Les familles et les proches étaient invités à se retrouver à la mairie, à proximité de l'immeuble effondré, où ils ont été pris en charge, notamment par des assistantes sociales, a précisé la municipalité.
"Nos pensées sont avec les familles et toutes les personnes affectées, qui continuent à attendre des nouvelles de leurs proches", a déclaré le maire Leon Van Wyk, dans un communiqué.
George est une ville moyenne de quelque 160.000 habitants, située à proximité de la Garden Route, très touristique, qui longe la côte sud du pays.
Sa mairie est dirigée par le premier parti d'opposition du pays, l'Alliance démocratique (DA), qui gère aussi la province du Cap-Occidental.
J.F.Rauw--JdB