

Prague appelle à des discussions au sein de l'UE pour sauver Radio Free Europe
Le gouvernement tchèque a prôné dimanche des discussions avec ses partenaires européens afin de "préserver" Radio Free Europe, dont le siège est à Prague, au lendemain de la mise en congé du personnel par l'administration américaine.
"C'est dans notre intérêt de ne pas voir fleurir des régimes totalitaires autour de nous", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jan Lipavsky, lors d'un débat télévisé, en référence au rôle de la radio "pour ceux qui vivent sous l'oppression".
"Nous devons discuter des mesures à prendre pour préserver cette institution", "de la volonté de l'Europe à cet égard", a-t-il ajouté.
Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), financée par le Congrès américain, a été fondée en 1950 pendant la Guerre froide pour émettre vers le bloc communiste. Elle a contribué, quatre décennies plus tard, à la chute des régimes totalitaires en Europe centrale et de l'Est.
Basée à l'origine à Munich, la radio s'est déplacée à Prague en 1995. Aujourd'hui elle émet toujours en 27 langues vers 23 pays pour beaucoup restreignant drastiquement la liberté des médias, avec un réseau d'environ 1.700 journalistes, permanents comme pigistes, et une audience de près de 50 millions de personnes chaque semaine.
"Si elle ferme, il ne sera pas facile de la rebâtir", a averti le ministre.
Des centaines d'employés des radios Voice of America (VOA), Radio Free Asia, Radio Free Europe et d'autres organismes financés par des fonds américains ont reçu ce week-end un courrier électronique les informant qu'ils seraient interdits d'accès à leurs bureaux.
Selon la Maison Blanche, ces mesures garantissent que "les contribuables n'aient plus à payer pour la propagande radicale", une annonce sévèrement critiquée par les organisations de défense de la liberté de la presse.
"Du Bélarus à l'Iran, de la Russie à l'Afghanistan, Radio Free Europe et Voice of America restent parmi les rares sources d'information libres", avait rappelé Jan Lipavsky samedi sur X. "Les réduire au silence serait une perte non seulement" pour les auditeurs dans ces pays, "mais pour nous tous qui croyons en la démocratie".
C'est un "énorme cadeau aux ennemis de l'Amérique", a aussi regretté le président de RFE/RL, Stephen Capus.
F.Dubois--JdB