Journal De Bruxelles - Dorothée, la "seconde maman" des trentenaires et des quadras

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Dorothée, la "seconde maman" des trentenaires et des quadras
Dorothée, la "seconde maman" des trentenaires et des quadras / Photo: Francois Guillot - AFP/Archives

Dorothée, la "seconde maman" des trentenaires et des quadras

"Grande professionnelle" respectée de ses collaborateurs mais aussi cible de vives critiques, la chanteuse et animatrice Dorothée a bercé le quotidien de millions d'enfants pendant deux décennies, suscitant beaucoup de nostalgie chez ses fans 25 ans après la fin brutale de son règne médiatique.

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"Les gamins d'aujourd'hui ne peuvent pas s'imaginer à quel point Dorothée c'était sacré pour nous, un peu comme une seconde maman" lançait Emmanuelle (@Crystalbleu96) sur Twitter fin janvier, après le passage remarqué de son ancienne idole dans l'émission "La Chanson secrète", sur TF1.

"Elle était dans notre télé quasi 7 jours sur 7", ajoutait l'internaute, résumant l'émulation des réseaux sociaux et de la presse après la rare apparition de la chanteuse, qui a fêté ses 69 ans le 14 juillet.

Emue aux larmes, la détentrice du record de concerts pour une femme à Bercy (59) y retrouvait certains de ses anciens camarades du "Club Dorothée", l'émission culte qu'elle a présentée de 1987 à 1997 sur TF1, après dix ans aux commandes de "Récré A2" sur le service public.

Hormis quelques incursions télé et un retour en demi-teinte sur scène en 2010, Dorothée a disparu des radars depuis son éviction de TF1 en 1997, sur fond de conflit entre la chaîne privée et le groupe AB, son producteur.

Si la télé lui "manque", la blonde au célèbre nez croqué par Cabu décline les interviews et attend toujours "le projet qui saura (la) séduire", expliquait-elle en 2020 à Télé 7 jours.

Frédérique Hoschedé de son vrai nom passe son enfance dans la banlieue cossue de Bourg-la-Reine, s'adonnant au piano et admirant Fred Astaire, Ginger Rogers et Audrey Hepburn.

En terminale, elle participe à un concours de théâtre amateur et tape dans l'oeil de Jacqueline Joubert, speakerine pionnière et future directrice des programmes jeunesse de l'ORTF, mais préfère poursuivre des études d'anglais.

Elle finit par se lancer en 1973 dans "Les mercredis de la jeunesse", troquant son prénom "androgyne" pour le pseudonyme Dorothée.

Après un bref passage chez TF1 en 1975 -- où on l'a juge pas faite pour les programmes destinés aux enfants --, elle enchaîne les petits boulots : animatrice de supermarché, secrétaire d'une entreprise de robinetterie...

- "Pas la grosse tête" -

Elle retrouve le petit écran en 1977 sur Antenne 2 comme speakerine et présentatrice de "Dorothée et ses amis", puis de "Récré A2", où elle rencontre Jacky, Corbier, Ariane et Patrick, ses futurs acolytes du "Club Do".

En parallèle, François Truffaut lui confie son premier rôle au cinéma dans "L'amour en fuite" (1979).

Mais c'est le producteur et co-fondateur d'AB Jean-Luc Azoulay qui déterminera la suite de sa carrière.

"J'ai réussi à la joindre par des amis communs en lui demandant si elle voulait chanter. Elle m'a dit surtout pas", raconte à l'AFP celui avec qui elle enregistre finalement un album de contes, "Dorothée au pays des chansons" (1980), avant les premiers tubes, "Rox et Rouky" et "Hou! la menteuse".

En 1987, elle suit Jean-Luc Azoulay chez TF1, fraîchement privatisée, où elle devient directrice des programmes jeunesse et omniprésente à l'antenne.

Critiquée pour la violence de certains dessins animés japonais, elle essuie aussi de nombreuses moqueries sur la vacuité de son émission.

"Les méchancetés sont toujours difficiles à avaler", confiera-t-elle en 1992 à Thierry Ardisson dans "Double Jeu".

Elle peut toutefois compter sur le soutien de ses anciennes troupes.

"En 42 ans de télé, c'est la plus grande professionnelle que j'ai jamais rencontrée", assure son ami Jacky, soulignant qu'"elle n'avait pas du tout la grosse tête".

"Elle veillait systématiquement à ce que l'équipe technique soit aussi bien traitée que les gens à l'image", abonde l'ancien producteur exécutif du "Club Do", Thierry Bastian.

A la fin de chaque concert, l'artiste aux 17 millions de disques vendus "ramassait toutes les roses que lui offraient les enfants", rapporte Bernard Minet, membre du groupe Les Musclés.

Très secrète, malgré les questions insistantes des journalistes, notamment sur le fait qu'elle n'ait jamais eu d'enfant, Dorothée vit désormais entre sa maison de campagne en Normandie et Paris, où "elle peint" et "regarde beaucoup la télé", selon Jean-Luc Azoulay.

F.Dubois--JdB