Journal De Bruxelles - Le pape respire sans masque après deux crises respiratoires aiguës

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Le pape respire sans masque après deux crises respiratoires aiguës
Le pape respire sans masque après deux crises respiratoires aiguës / Photo: Filippo MONTEFORTE - AFP

Le pape respire sans masque après deux crises respiratoires aiguës

Le pape François, hospitalisé à Rome depuis le 14 février pour une pneumonie, respirait sans masque mardi après avoir souffert de deux crises respiratoires aiguës la veille, a indiqué le Vatican.

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Chef de l'Eglise catholique depuis 2013, le pape argentin de 88 ans a "dormi toute la nuit et continue à se reposer", après la crise de lundi, a indiqué le Vatican dans un communiqué.

La salle de presse du Saint-Siège a précisé plus tard que le pape était passé d'un masque à une simple canule par laquelle il reçoit de l'oxygène à haut débit,et qu'il poursuivait son traitement et sa physiothérapie respiratoire.

Aucune visite n'était prévue mardi, selon la même source.

Jorge Bergoglio est hospitalisé à l'hôpital Gemelli de Rome depuis le 14 février. Il n'a fait depuis aucune apparition publique.

Aucune indication n'a été fournie sur la durée de cette hospitalisation, la plus longue depuis son élection en 2013.

Selon un dernier bulletin de santé alarmant publié lundi soir, le pape "a présenté deux épisodes d'insuffisance respiratoire aiguë, causés par une accumulation importante de mucus endobronchique et un bronchospasme consécutif".

Deux bronchoscopies ont été réalisées avec la nécessité d'aspirer d'abondantes sécrétions. Dans l'après-midi, la ventilation mécanique non invasive (par masque à oxygène, ndlr) a été reprise.

Si, dans le bulletin quotidien communiqué par le Vatican, ses médecins ont pu faire ponctuellement état d'une amélioration, François a aussi connu plusieurs alertes depuis son hospitalisation, initialement pour une bronchite.

Il a d'abord subi le 22 février "une crise asthmatique prolongée" qui l'a contraint à recevoir de l'oxygène à haut débit via des canules nasales, puis le 28 février "une crise isolée de bronchospasme qui a entraîné un épisode de vomissement avec inhalation et une soudaine aggravation de son état respiratoire".

- "Très mauvais signe" -

Lundi, le Vatican a souligné que le pape était "toujours resté alerte, orienté et coopératif" lors de cette nouvelle crise. "Il y a des hauts et des bas", a reconnu une source vaticane.

Interrogé par l'AFP, Hervé Pegliasco, responsable de la pneumologie à l’hôpital européen de Marseille, souligne qu'"une infection bronchopulmonaire bilatérale à 88 ans, c'est grave". "Il y a un phénomène d'épuisement, parce qu'il est obligé de faire des efforts beaucoup plus importants pour respirer", explique-t-il.

Un diagnostic confirmé par Bruno Crestani, chef du service de pneumologie de l'hôpital Bichat à Paris : "à 88 ans, être à l'hôpital depuis deux semaines et avoir des épisodes de gêne respiratoire à répétition, c'est très mauvais signe".

Depuis son appartement médicalisé, situé au 10e étage de l'hôpital Gemelli, le pape reçoit malgré tout ses plus proches collaborateurs et poursuit son travail les jours où son état le permet.

Il a notamment reçu à deux reprises la visite de son secrétaire d'État, le cardinal italien Pietro Parolin, et d'Edgar Peña Parra, respectivement N°2 et N°3 du Saint-Siège.

L'hospitalisation du souverain pontife intervient alors qu'il a déjà été affaibli par une série de problèmes ces dernières années: il a, entre autres, subi des opérations du côlon et de l'abdomen et connu des difficultés à marcher. En surpoids, il souffre de douleurs au genou qui le contraignent à se déplacer en fauteuil roulant depuis 2022.

En outre, à l'âge de 21 ans, François a frôlé la mort à cause d'une pleurésie, et le lobe supérieur de son poumon droit a dû lui être retiré.

Le grand âge du pape, ses antécédents, son état "polypathologique", son "excès pondéral", "sont des éléments qui aggravent le pronostic", souligne le Dr Pegliasco.

Ces graves problèmes de santé ont relancé les interrogations sur la capacité de François à assumer ses fonctions et les conjectures sur sa possible démission. Le droit canonique ne prévoit aucune disposition en cas de problème grave qui altérerait sa lucidité.

bur-it-glr-ljm/gab/cn

E.Goossens--JdB