Journal De Bruxelles - Enquête ouverte sur le financement par Arte des documentaires de Bernard-Henri Lévy

Euronext
AEX 0.42% 946.58
BEL20 1.19% 4432.88
PX1 1.52% 8164.11
ISEQ 0.57% 10385.88
OSEBX 0.08% 1482.34 kr
PSI20 0.89% 6585.88
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK -0.22% 3107.17
N150 0.77% 3476.87
Enquête ouverte sur le financement par Arte des documentaires de Bernard-Henri Lévy
Enquête ouverte sur le financement par Arte des documentaires de Bernard-Henri Lévy / Photo: GEOFFROY VAN DER HASSELT - AFP/Archives

Enquête ouverte sur le financement par Arte des documentaires de Bernard-Henri Lévy

Une enquête pour prise illégale d'intérêts a été ouverte après un signalement du député LFI Aymeric Caron sur le financement par Arte France des documentaires de Bernard-Henri Lévy alors qu'il est président du conseil de surveillance de la chaîne, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.

Taille du texte:

"Il semble qu'Aymeric Caron a franchi une nouvelle étape dans la campagne de harcèlement qu'il mène, depuis un certain temps, contre moi", a réagi auprès de l'AFP M. Lévy, qui "compte porter plainte en dénonciation calomnieuse" contre le député.

L'enquête a été confiée à la Direction régionale de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris, selon la source proche, confirmant une information de Mediapart.

Aymeric Caron avait adressé le 5 février un article 40 à la procureure de Paris, soupçonnant "une prise illégale d'intérêts" en lien avec "la régularité et l'importance des financements accordés par la chaîne au président de son propre conseil de surveillance".

Bernard-Henri Lévy, président du conseil de surveillance d'Arte France depuis 1993, "a pu bénéficier, pendant ses 31 années de mandat, d'un soutien substantiel" de la chaîne "pour le financement de ses œuvres audiovisuelles et cinématographiques", soit "un montant cumulé de 750.000 euros" entre 2011 et 2022, précise le député dans son signalement consulté par l'AFP.

Arte France a également soutenu "pour un montant non précisé" son film "Le jour et la nuit" (1997) "et acquis en 2004 pour un montant de 68.700 euros les droits de diffusion du film +Bosna!+ dont M. Lévy fut le co-auteur et le coréalisateur", ajoute-t-il.

"Je n'ai aucune responsabilité dans le choix des programmes d'Arte. Je ne siège dans aucune des commissions qui choisissent les films qu'Arte diffuse ou produit. J'ai renoncé à toute rémunération pour les documentaires dont il est question et dont je suis l'auteur", s'est défendu Bernard Henri-Lévy.

"Le conseil de surveillance et son président n'ont aucune responsabilité ou prérogative éditoriale", a réagi Arte auprès de l'AFP.

"Au vu des informations dont nous disposons, le processus habituel et collégial de sélection des programmes a bien été respecté par les instances éditoriales de la chaîne, concernant le soutien d'œuvres écrites ou réalisées par Bernard-Henri Lévy", a-t-on ajouté, soulignant que "l'indépendance éditoriale d'Arte n'(avait) été affectée d'aucune façon".

Dans un rapport parlementaire sur l'audiovisuel public en octobre et consulté par l'AFP, Aymeric Caron, rapporteur, avait souligné ces deux points de vigilance, estimant notamment que le financement de ses documentaires par Arte France soulevaient "de fortes objections déontologiques".

"En acceptant de bénéficier, directement ou indirectement, d'un soutien financier d'Arte France" en tant que président du conseil de surveillance de la chaîne, "M. Bernard-Henri Lévy a gravement manqué aux devoirs de sa charge et doit, pour ce motif quitter ses fonctions", avait-il préconisé, considérant qu'"un conflit d'intérêts aussi patent ne saurait durer".

J.M.Gillet--JdB