![Un attentat fait 28 blessés en Allemagne en pleine campagne électorale](https://www.journaldebruxelles.be/media/shared/articles/f7/7f/7f/Un-attentat-fait-28-bless--s-en-All-384114.jpg)
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Un attentat fait 28 blessés en Allemagne en pleine campagne électorale
Le chancelier Olaf Scholz a promis jeudi d'expulser un demandeur d'asile afghan, auteur présumé d'un attentat à la voiture-bélier à Munich qui a fait 28 blessés et électrisé la campagne électorale des législatives en Allemagne.
"Ce criminel ne peut pas compter sur une quelconque clémence. Il doit être puni et doit quitter le pays", a déclaré le chef du gouvernement, devant des journalistes à Fürth (sud), en dénonçant un "attentat terrible".
L'attaque survient à dix jours d'élections législatives dans le pays le 23 février, déjà dominées par les questions d'immigration et de sécurité après plusieurs attaques meurtrières récentes commises par des étrangers.
L'extrême droite pourrait plus que doubler son score de 2021, à plus de 20%, selon les derniers sondages.
Jeudi vers 10H30 heure locales (09H30 GMT), le suspect de 24 ans s'est approché par l'arrière, à bord d'une voiture de marque Mini Cooper, du cortège d'une manifestation organisée à l'appel du syndicat des services Verdi, selon la police.
Il a alors doublé un véhicule de police qui fermait la marche et foncé sur l'arrière du cortège, fauchant des dizaines de personnes.
- Connu de la police -
La police a stoppé le véhicule en tirant au moins un coup de feu, avant d'interpeller le jeune homme, connu des services de police pour des affaires de drogue et de vol à l'étalage.
Selon des médias allemands, il s'agirait de Farhad N., né à Kaboul, et arrivé en Allemagne fin 2016. Sa demande d'asile avait été rejetée, mais il bénéficiait d'une protection subsidiaire, suspendant son expulsion.
Selon les informations du Spiegel, il aurait posté des messages à caractère islamiste avant de passer à l'acte.
Le dernier bilan de la police fait état de 28 blessés, dont plusieurs "très grièvement", certains entre la vie et la mort. Des enfants en font partie.
Sur la chaussée, jonchée d'objets divers éparpillés, une poussette d'enfant renversée était visible.
Un journaliste de l'AFP sur place a pu voir le véhicule Mini Cooper de couleur crème, de même qu'un blessé encore conscient transporté vers une ambulance avant d'être évacué.
Le chef du gouvernement régional de Bavière, Markus Söder, a parlé de "circonstances similaires" à celles de Magdebourg fin décembre: un Saoudien avec le statut de réfugié, souffrant de problèmes psychiatriques, avait alors foncé à bord d'une voiture sur la foule d'un marché de Noël, faisant six morts et quelque 300 blessés.
A Munich, le conducteur "a percuté les gens et emporté une quinzaine de personnes", raconte Alexa Graef, une étudiante d'une vingtaine d'années travaillant dans les environs et qui s'est dit "en état de choc".
Selon les autorités locales, cet acte ne semble pas lié à la Conférence sur la Sécurité de Munich qui s'ouvre vendredi et rassemble comme chaque année le gotha mondial de la défense et de la diplomatie.
- Campagne inflammable -
Il est en revanche de nature à enflammer un peu plus la campagne électorale allemande, déjà marquée par une très forte polarisation sur les questions d'immigration et de sécurité intérieure.
L'une des figures du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), Björn Höcke, a dénoncé sur X, après l'attaque de Munich, la "décomposition de l'Etat" et appelé à "voter contre les partis du cartel", comme il nomme les formations établies de l'actuel gouvernement de centre-gauche du chancelier Olaf Scholz ou de l'opposition conservatrice et libérale.
L'AfD est en deuxième position dans les sondages pour le scrutin législatif des intentions de vote, derrière les conservateurs (30%).
Ces deux formations dénoncent le laxisme, à leur yeux, du gouvernement face à l'insécurité, après plusieurs actes meurtriers récents, qui ont provoqué une vive émotion dans l'opinion.
Le procès d'un autre Afghan, poursuivi pour une attaque au couteau à Mannheim (ouest) ayant causé la mort d'un policier au printemps 2024, s'est justement ouvert jeudi.
Et une autre agression au couteau, dont l'auteur présumé était un Afghan en situation irrégulière et souffrant de troubles psychiatriques, a récemment fait deux morts en Bavière, dont un garçon de deux ans.
H.Raes--JdB