Journal De Bruxelles - Un "probable attentat" à la voiture bélier à Munich fait près de 30 blessés

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Un "probable attentat" à la voiture bélier à Munich fait près de 30 blessés
Un "probable attentat" à la voiture bélier à Munich fait près de 30 blessés / Photo: Michaela STACHE - AFP

Un "probable attentat" à la voiture bélier à Munich fait près de 30 blessés

Un jeune demandeur d'asile afghan a été interpellé jeudi à Munich, soupçonné d'avoir blessé 28 personnes, dont plusieurs très grièvement, en fonçant en voiture sur une foule de manifestants, un acte qualifié de "probable attentat" par les autorités allemandes.

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La police a stoppé le véhicule en tirant au moins un coup de feu, avant d'interpeller le jeune homme.

Cette attaque survient en pleine campagne électorale en vue des législatives allemandes du 23 février, déjà dominées par les questions d'immigration et d'insécurité, où l'extrême droite pourrait plus que doubler son score de 2021 à plus de 20%, selon les derniers sondages.

Vers 10H30 heure locales (09H30 GMT), le suspect s'est approché par l'arrière, à bord d'une voiture de marque Mini Cooper, du cortège d'une manifestation organisée à l'appel du syndicat des services Verdi, selon la police.

Il a alors doublé un véhicule de police qui fermait la marche et foncé sur l'arrière du cortège, semant sur son passage des scènes de désolation, ont ajouté les forces de l'ordre.

- Enfants blessés -

Selon le dernier bilan, 28 personnes ont été blessées, dont plusieurs "très grièvement", certaines luttant encore entre la vie et la mort. Des enfants en font partie.

Sur la chaussée, jonchée d'objets divers éparpillés, une poussette d'enfant renversée était visible.

Un journaliste de l'AFP sur place a pu voir le véhicule Mini Cooper de couleur crème, de même qu'un blessé encore conscient être transporté dans une ambulance avant d'être évacué.

"Il s'agit probablement d'un attentat", a réagi le chef du gouvernement régional de Bavière, Markus Söder, parlant aussi de "circonstances similaires" à celles de Magdebourg fin décembre: un Saoudien avec le statut de réfugié, souffrant de problèmes psychiatriques, avait alors foncé à bord d'une voiture sur la foule d'un marché de Noël, faisant six morts et quelque 300 blessés.

A Munich, le conducteur "a percuté les gens et emporté une quinzaine de personnes", raconte Alexa Graef, une étudiante d'une vingtaine d'années qui travaille dans les environs et a assisté à la scène. "Il n'a pas eu énormément de temps pour accélérer, mais il allait à coup sûr à 50 ou 60 km/h, peut-être 80", a-t-elle dit.

"Je suis en état de choc, c'est la première fois et j'espère la dernière que j'assiste à quelque chose comme ça", a ajouté l'étudiante.

Selon les autorités locales, cet acte ne semble pas lié à la Conférence sur la Sécurité de Munich qui s'ouvre vendredi et rassemble comme chaque année le gotha mondial de la défense et de la diplomatie.

- Campagne inflammable -

L'acte est en revanche de nature à enflammer un peu plus la campagne électorale allemande, déjà marquée par une très forte polarisation sur les questions d'immigration et de sécurité intérieure.

L'une des figures du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), Björn Höcke, a déjà appelé sur X, après l'attaque de Munich, à "voter contre les partis du cartel", comme il nomme les formations établies de l'actuel gouvernement de centre-gauche du chancelier Olaf Scholz ou de l'opposition conservatrice et libérale.

"Il faut mettre un terme à la décomposition de l'Etat" allemand, a-t-il ajouté, en dénonçant la présence de centaines de milliers d'Afghans en Allemagne, venus pour beaucoup pour échapper aux talibans.

L'AfD est en deuxième position dans les sondages pour le scrutin législatif avec 20% des intentions de vote, derrière les conservateurs (30%).

L'extrême droite et les conservateurs allemands dénoncent le laxisme à leur yeux du gouvernement face à l'insécurité, après plusieurs actes meurtriers récents, qui ont provoqué une vive émotion dans l'opinion.

Le procès d'un autre Afghan, poursuivi pour une attaque au couteau à Mannheim (ouest) ayant causé la mort d'un policier au printemps 2024, s'ouvre justement jeudi.

A Solingen, une agression au couteau cette fois imputée à un Syrien au cours d'une fête communale l'été dernier avait coûté la vie à trois personnes.

Et une autre agression au couteau, dont l'auteur présumé était un Afghan en situation irrégulière et souffrant de troubles psychiatriques, a récemment fait deux morts en Bavière, dont un garçon de deux ans.

A.Thys--JdB