Journal De Bruxelles - "Huit kilomètres en cinq heures": longue nuit sur la route des stations de la Tarentaise après un éboulement

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"Huit kilomètres en cinq heures": longue nuit sur la route des stations de la Tarentaise après un éboulement
"Huit kilomètres en cinq heures": longue nuit sur la route des stations de la Tarentaise après un éboulement / Photo: JEAN-PIERRE CLATOT - AFP/Archives

"Huit kilomètres en cinq heures": longue nuit sur la route des stations de la Tarentaise après un éboulement

La circulation reste difficile dimanche vers les stations de la Tarentaise, au lendemain d'un éboulement sur la principale route d'accès qui a paralysé le trafic et poussé des centaines d'automobilistes à s'arrêter dans les hébergements d'urgence proposés dans plusieurs villes de Savoie.

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Quelques heures de repos, un bon café, de quoi grignoter: à Aix-les-Bains ou Albertville, Montmélian ou Moûtiers, environ 1.500 personnes ont été accueillies dans les hébergements d'urgence proposés aux personnes bloquées dans les embouteillages, incapables de rejoindre leur destination dès samedi soir, selon un bilan de la préfecture du département dimanche matin.

Au lever du jour, la circulation commence de nouveau à se densifier, à l'approche du tunnel par lequel elle est déviée depuis samedi après-midi.

Vers 10H30, trois gros blocs de roches s'étaient décrochés de la falaise, à hauteur d'Aigueblanche, pour atterrir sur la RN90. Une automobiliste a été légèrement blessée.

Les opérations de sécurisation de la falaise fragilisée sont en cours. Des purges sont attendues dimanche, selon la préfecture, qui ne prévoit pas un retour à la normale "avant plusieurs jours au moins".

L'éboulement a causé un énorme embouteillage, qui s'est étalé d'Albertville à Moûtiers, alors que les automobilistes tentaient de rejoindre les stations de la Tarentaise (les 3 Vallées, Tignes, Val d'Isère, La Plagne, Les Arcs ou encore La Rosière). Soit plusieurs heures de galère pour les automobilistes coincés dans le trafic.

La circulation se fait désormais via un tunnel à deux voies, habituellement réservé à la descente mais aménagé pour pouvoir faire passer les véhicules montant aux stations.

Les autorités rappellent que "les axes secondaires ne mènent pas aux stations de ski".

Environ 15.000 véhicules sont attendus dimanche sur le chemin des stations, contre 32.000 samedi. Le trafic "va rester chargé", prévient la préfecture.

- Courte nuit -

"On a fait 8 kilomètres en presque 5 heures. C'était tellement épuisant", raconte à l'AFP Robert, un touriste polonais originaire de Cracovie.

Ses enfants de 11 et 10 ans ont pu un peu dormir dans la halle olympique d'Albertville où ils sont arrivés, par bus, vers minuit dans la nuit de samedi à dimanche.

"C'est mieux que dehors, mais que dire de plus ?", répond-il en riant quand on lui demande comment s'est passé sa nuit.

Il prévoit désormais de faire le reste du trajet jusqu'à la station des Menuires en taxi. Le chauffeur s'est montré plutôt optimiste.

Plusieurs dizaines de lits de camps avaient été dressés dans cette salle sportive d'Albertville.

Peu après 07H00, de nombreux naufragés dormaient encore, entièrement cachés sous une couverture. D'autres sont assis, comme un peu perdus, les yeux rougis de fatigue après une courte nuit. Tous sont chaudement habillés, les enfants avec leur bonnet sur la tête. Au plafond, des grands néons diffusent une lumière forte. Faute de lit de camp, certains ont même dormi sur les sièges de la tribune.

Des boissons chaudes et un peu de nourriture ont été mis à leur disposition.

Naama Rickel, jeune touriste israélienne de 19 ans, a trouvé la nuit très fraîche.

"Vers minuit, notre chauffeur nous a juste déposé et refusé de nous emmener ailleurs. Tous les lits étaient pris", explique-t-elle. Au bout d'une heure, elle a finalement trouvé un lit de camp libre.

"La lumière était allumée, c'était tellement bruyant", dit-elle. La jeune femme doit maintenant attendre un bus pour aller à Val Thorens, sa destination finale.

Le jour se lève sur un ciel bleu, à l'horizon la neige recouvre le sommet des montagnes.

Dehors, il fait 0 degrés, l'esplanade devant la halle ressemble à celle d'une gare. Chargés de leurs valises, et parfois de ski, des vacanciers quittent la halle par petits groupes pour s'engouffrer dans un bus ou un taxi.

Serge Tallon s'apprête pour repartir vers Les Arcs, un peu dans l'incertitude sur l'état de la circulation, après une pause de plusieurs heures, obligatoire pour ce chauffeur de bus touristique.

"On va tenter de monter quand même", dit-il. La veille, il a mis plus de neuf heures pour un trajet qui aurait dû lui en prendre deux, depuis Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs (Isère).

F.Dubois--JdB