Journal De Bruxelles - À Notre-Dame, la "joie" des premiers fidèles lors de la messe de réouverture

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À Notre-Dame, la "joie" des premiers fidèles lors de la messe de réouverture
À Notre-Dame, la "joie" des premiers fidèles lors de la messe de réouverture / Photo: JULIEN DE ROSA - AFP

À Notre-Dame, la "joie" des premiers fidèles lors de la messe de réouverture

"Je retrouve ma maison": les premiers fidèles catholiques invités à Notre-Dame de Paris disaient leur "joie" et leur "chance" dimanche, sous les voûtes de la cathédrale, qui a accueilli sa première messe depuis cinq ans.

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"C’est magnifique, lumineux. J’avais un souvenir beaucoup plus sombre", affirme avant le début de la messe inaugurale Florence Leroux, 51 ans, choisie, avec deux autres personnes, pour représenter sa paroisse de Saint-Pierre de Montmartre.

"Je ne pensais pas pouvoir venir dans les premiers mois. Quand on m’a proposé d’être porte-bannière, j’ai tout de suite dit oui", explique-t-elle, en allusion à la procession réunissant plus de 100 bannières des différentes paroisses parisiennes qui a ouvert la cérémonie, à 10H30.

Avant le début de cette messe de plus de deux heures, qui a réuni sur invitation environ 2.500 personnes, Patrick Orhand, bénévole au Secours catholique de 68 ans, se souvient avec émotion de l'incendie qui a ravagé la cathédrale en avril 2019: "au début on n'y croit pas, on se dit +comment notre dame peut être en feu?+ Aujourd’hui elle renaît de ses cendres".

Être là suscite "une grande joie, une grande ferveur", témoigne Delphine Brault, 46 ans.

À la fin de la première messe, Catherine, 65 ans, paroissienne de Notre-Dame d’Auteuil qui préfère ne pas donner son nom de famille, peine à cacher son émotion : "J’ai eu une chance incroyable d’être là. C’était Deo gratias!" (Dieu soit loué, NDLR).

Ayant suivi la cérémonie d'ouverture samedi à la télévision, elle se félicite que "sur place on retrouve la chaleur, la blondeur de la pierre alors qu’à l’écran on avait l’impression que c’était très blanc".

- "extraordinaire" -

Carlos Fobasso, jeune Camerounais bénévole de l'association Jesuit Refugee service (JRS), est lui aussi "très ému". "Au moment de la consécration de l'autel, j’ai senti que le Christ était présent parmi nous", affirme-t-il.

"On a senti l'esprit de renaissance!" abonde Ulrich Pounguet, lui aussi bénévole de JRS et à ce titre invité au "repas fraternel" organisé après la messe pour 150 évêques et 150 personnes en situation de précarité, accompagnées par des associations caritatives.

Une seconde messe est prévue dimanche soir à 18H30, avant une semaine dite "d'octave" avec deux messes par jour accessibles soit sur invitation, soit sur réservation... mais toutes les places ont déjà trouvé preneur.

Pour Anne, Parisienne de 46 ans qui venait régulièrement avant l'incendie, Notre-Dame "est un peu la maison des catholiques". C'est pourquoi "je retrouve ma maison", explique-t-elle.

Parmi les temps forts de l'office qu'elle vient de vivre, elle cite "la consécration de l'autel" (une étape indispensable pour pouvoir dire la messe), mais aussi, simplement, "le fait d'entrer, de franchir les portes".

"Etre là, à nouveau dans une cathédrale au moment de la consécration, c’est extraordinaire", explique-t-elle.

Après les travaux, "la beauté éclate" et "quand on rentre ici, on est dans un lieu propice à la prière", affirme cette paroissienne qui se réjouit aussi de "revoir toutes ces chapelles avec des peintures qui ressortent, alors qu’on ne les regardait pas avant".

Mais tous n'ont pas eu la chance de décrocher une invitation pour la messe inaugurale. "Malheureusement, on ne peut pas rentrer", constatait près d'un écran géant Monique Kashale, 75 ans, venue de RDC avec son mari. "J'ai très froid mais pour Jésus je supporte, pour la Vierge Marie que j'aime", ajoute-t-elle en ce dimanche matin pluvieux.

Lui aussi contraint de suivre la cérémonie sur écran, Jacques, chef scout de 21 ans, témoigne: "En cinq ans, Notre-Dame qui était en flammes est reconstruite. Au delà de la construction, c'est beau parce que ça montre que l’Eglise aujourd’hui a quand même une place ; discrète et petite, mais elle a quand même une place en France".

T.Moens--JdB