Dix figures de l'Eglise, dont Charles de Foucauld, proclamés "saints" par le pape
Le pape François a proclamé "saints" dimanche dix figures de l'Eglise, dont l'ermite du désert Charles de Foucauld, devant des milliers de fidèles du monde entier réunis sur la place Saint-Pierre à Rome.
Parmi ces dix "canonisés" figurent les religieux français Marie Rivier (1768-1838) et César de Bus (1544-1607) ainsi que le prêtre et journaliste néerlandais Titus Brandsma, connu pour son engagement contre la propagande nazie durant la Seconde Guerre mondiale.
Leurs portraits étaient accrochés sur la façade de la plus grande basilique du monde. Au rang des délégations officielles, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, se tenait près du président italien Sergio Mattarella.
Contrairement à ces derniers jours, le pape François, 85 ans, qui souffre de douleurs au genou, n'est pas apparu en fauteuil roulant avant de présider cette messe, aux côtés d'une cinquantaine de cardinaux et de quelque 300 prêtres et évêques.
Tôt dimanche, par un temps estival, des groupes de pèlerins - dont de nombreux Français - avaient commencé à affluer sur la place, certains portant un polo ou un foulard avec le nom et le visage d'un des dix nouveaux "saints".
La canonisation - étape permettant de devenir "saint" dans l'Eglise catholique, succédant à la béatification - requiert trois conditions: être mort depuis cinq ans au moins, avoir mené une vie chrétienne exemplaire et avoir accompli au moins deux miracles.
Le procès en béatification de Charles de Foucauld, mort assassiné en 1916 à Tamanrasset, dans le Sud désertique algérien, avait commencé dans les années 1930. Il avait été déclaré "bienheureux" en 2005 par le pape Benoît XVI.
Après la guérison d'un cancer en 1984, un deuxième miracle a été attribué à Charles de Foucauld par le Vatican: l'histoire insolite d'un jeune charpentier de Saumur (centre de la France), qui survit en 2016 à une chute de 15 mètres sur un banc, malgré un abdomen transpercé.
Le martyr Devasahayam (Lazare) Pillai (1712-1752), un hindou converti au christianisme, est quant à lui le premier laïc indien à devenir "saint", selon le Vatican. Arrêté, il est torturé pendant trois ans puis exécuté, ayant refusé d'abjurer sa foi.
Les cinq autres canonisés sont les prêtres italiens Luigi Maria Palazzolo et Giustino Maria Russolillo, les religieuses italiennes Maria Domenica Mantovani et Maria di Gesù Santocanale et l'italo-uruguayenne Maria Francesca Rubatto, qui devient la première sainte de l'Uruguay.
U.Dumont--JdB