Cuba : 18 morts dans l'explosion d'un hôtel à La Havane
Au moins 18 personnes ont été tuées et plus de 50 blessées vendredi après la forte explosion, sans doute due à une fuite de gaz, qui a partiellement détruit l'hôtel Saratoga, dans le centre de La Havane à Cuba.
"Jusqu'à présent, il y a 74 blessés, dont malheureusement 18 sont décédés", dont un enfant, a déclaré lors d'une conférence de presse Julio Guerra, chef des services hospitaliers du ministère de la Santé.
La présidence cubaine a évoqué elle un bilan de 64 blessés et 18 morts après cette explosion.
Un peu plus tôt, Miguel Garcia, le directeur de l'hôpital Calixto Garcia où une partie des blessés sont soignés, avait signalé que onze d'entre eux se trouvaient "dans un état extrêmement grave".
"Un enfant de deux ans est en train d'être opéré d'une fracture du crâne", avait quant à lui indiqué Miguel Hernan Estévez, directeur de l'hôpital Hermanos Almejeiras.
De son côté, le premier secrétaire du Parti communiste à La Havane, Luis Antonio Torres Iribar, avait précisé à la mi-journée que "13 personnes (étaient) portées disparues" et estimé "possible que d'autres personnes soient coincées" sous les décombres.
Aucun étranger ne figure apparemment parmi les victimes, selon les autorités.
Seuls se trouvaient à l'intérieur des employés en train de préparer sa réouverture, prévue à partir du 10 mai.
"D'après les premières constatations, l'explosion a été provoquée par une fuite de gaz", est-il précisé sur le compte Twitter de la présidence cubaine.
Selon le responsable du quartier historique de la capitale cubaine Alexis Costa Silva, cité par le média d'Etat Cubadebate, une bombonne de gaz liquide était en train d'être changée dans l'hôtel.
Le cuisinier a senti une odeur de gaz et a découvert une fissure dans le tuyau et c'est ce qui a provoqué l'explosion.
"Ce n'était ni une bombe, ni un attentat, c'est un regrettable accident", a déclaré le président Miguel Diaz-Canel, arrivé sur place peu après, voulant ainsi mettre fin aux rumeurs sur les réseaux sociaux qui évoquaient les attentats à la bombe survenus dans plusieurs hôtels dans les années 1990, commandités par des exilés cubains.
- "Une terrible explosion" -
Washington, par l'intermédiaire du porte-parole du département d'Etat Ned Price, a transmis ses "sincères condoléances à toutes les personnes touchées par la tragique explosion".
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a indiqué sur Twitter avoir parlé avec le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez "pour m'intéresser à la situation après l'explosion à La Havane et lui transmettre mes condoléances et ma solidarité avec le peuple cubain".
Nicolas Maduro, président du Venezuela, proche allié de Cuba, a appelé son homologue cubain pour exprimer ses condoléances: "Le peuple cubain reçoit la solidarité et le soutien de tous les peuples du monde et en particulier du peuple bolivarien du Venezuela".
Les quatre premiers étages de l'hôtel Saratoga, classé 5 étoiles avec ses 96 chambres, ses deux restaurants et sa piscine sur le toit, ont été soufflés dans l'explosion, survenue vers 11H00 (15H00 GMT) et le sol était jonché de débris et de morceaux de verre, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Quelques minutes après la déflagration, un épais nuage de fumée et de poussière s'étendait sur l'avenue du Prado, où se trouve cet établissement, à deux pas du célèbre Capitole.
Il y a eu "une énorme" explosion et "un nuage de poussière qui est arrivé jusqu'au parc (en face de l'hôtel, NDLR), beaucoup de gens sont sortis en courant", a témoigné à l'AFP Rogelio Garcia, conducteur d'un vélotaxi qui passait devant le Saratoga au moment du drame.
"Il y a eu une terrible explosion et tout s'est écroulé", a aussi raconté une femme, le visage couvert de poussière, qui n'a pas voulu donner son nom.
Une dizaine d'ambulances et cinq véhicules de pompiers ont été mobilisés, a constaté l'AFP. En fin d'après-midi, le camion-citerne a été évacué tandis qu'un engin dégageait peu à peu les gravats.
Plusieurs véhicules ont été détruits à proximité de cet hôtel connu pour avoir hébergé ces dernières années plusieurs célébrités dont Mick Jagger, Beyoncé et Madonna.
Construit en 1880 pour y abriter des magasins, l'immeuble avait été transformé en hôtel en 1933 et rénové afin d'en faire établissement de luxe en 2005.
X.Lefebvre--JdB