Incendie meurtrier près de Perpignan: plus de 2.500 personnes expriment leur solidarité
Plus de 2.500 personnes ont participé dimanche à une marche blanche pour exprimer leur "solidarité" aux victimes de l'incendie meurtrier qui a dévasté le 14 février trois immeubles à Saint-Laurent-de-la-Salanque, près de Perpignan.
Dès avant le départ, le maire Alain Got avait souligné "l'énorme élan de solidarité dans la commune", après l'incendie et l'explosion ayant causé la mort de huit personnes.
Un sentiment partagé par nombre de participants à cette marche qui a réuni au total plus de 2.500 personnes, selon un comptage de la préfecture des Pyrénées-Orientales.
Après un lâcher de colombes, la foule de tous les âges a parcouru les rues, parfois étroites, du bourg, avant de se recueillir devant les lieux du drame et d'y déposer des fleurs blanches.
"Cette marche blanche était nécessaire pour nous retrouver. Les gestes de solidarité sont importants à l'époque où on vit", estime Michelle Erbeya, la soixantaine passée. "Cela peut nous arriver aussi".
"Il y a beaucoup de tristesse", note de son côté Isabelle Badie, la soixantaine, qui ne connaissait aucune des victimes mais qui souhaitait aussi être présente "par solidarité".
Mais "il n'y a pas beaucoup de mots pour ça. On est là pour la vie", a-t-elle encore tenu à dire.
-"Garder le bon souvenir"-
Sonia Sarrahi, 50 ans, dont la fille connaissait une des victimes, affirme "comprendre la douleur des familles". Elle a tenu à venir de Perpignan, où elle habite actuellement, après avoir grandi à Saint-Laurent-de-la-Salanque.
Tout en notant aussi la "solidarité dans le village", Claude Bouquet, âgée de plus de 70 ans, ajoute : "Si c'est criminel, j'ai la haine", faisant allusion à une possible origine intentionnelle de l'incendie, ce qui, pour l'instant, n'a pas été établi par les enquêteurs.
Samedi, le parquet avait indiqué que les huit corps avaient été identifiés et allaient être restitués à leurs familles.
Concernant les causes du drame, "toutes les pistes restent à l'étude, criminelles ou accidentelles", avait également précisé le procureur de Perpignan, Jean-David Cavaillé.
Pour un autre participant à la marche blanche, Jean-Marc Salomé, 61 ans, "il faut attendre les résultats de l'enquête. Beaucoup de trucs circulent sur Internet mais il faut attendre".
"Le village est impacté. Moralement, psychologiquement, c'est difficile", a-t-il encore affirmé.
Au cours de la nuit de dimanche à lundi 14 février, huit personnes, dont un bébé et un enfant de deux ans, ont péri dans l'incendie de trois immeubles mitoyens de ce bourg de 10.000 habitants, situé à une vingtaine de kilomètres de Perpignan.
Depuis, le travail des enquêteurs dans les décombres n'est pas simple, la structure des bâtiments étant fragilisée.
Quelque 34 tonnes de gravats ont été extraits pour les soumettre à des analyses, a précisé samedi le procureur de Perpignan. Des conclusions partielles pourraient être connues dès la semaine prochaine.
Toujours selon M. Cavaillé, trois bouteilles de gaz de consommation normale de 13 kg ont été retrouvées. On ne sait pas encore si elles contenaient du gaz ou étaient vides ni leur lien éventuel avec le drame.
Concernant l'éventuelle présence sur les lieux de quatre personnes, il n'y a "pas de concordance, pour l'instant, entre la vidéosurveillance et les témoignages", la caméra ne montrant rien allant dans ce sens.
M. Cavaillé a également précisé que la personne qui avait été grièvement blessée se trouve actuellement dans un état stationnaire.
Sur les huit personnes décédées, cinq appartenaient à la même famille. Ce sont le bébé, l'enfant de deux ans, leurs parents et leur grand-père. Parmi les trois autres morts, il y a un couple.
"C'étaient des gens formidables", selon Mohamed, le frère du père de famille décédé, qui ajoute : "Ils ont eu une belle vie et ont (eu) vraiment de la joie dans le cœur. Et c'est tout ce qu'on garde : la joie dans le coeur. Garder la vie et, vraiment, le bon souvenir".
A.Thys--JdB